« La nouvelle loi censée en théorie donner aux Etats membres le droit d'interdire les OGM », écrit l'ONG dans un communiqué, est en fait « un cadeau empoisonné qui ouvrira les champs européens aux plantes génétiquement modifiées ».
Les gouvernements européens ont donné leur accord politique jeudi à Luxembourg à un compromis laissant le choix aux Etats membres d'autoriser ou d'interdire la culture des OGM sur leur territoire. Le texte doit maintenant être avalisé par le Parlement européen.
Mais selon Les Amis de la Terre, « la proposition de loi prévoit d'accorder aux compagnies de biotechnologies, comme Monsanto et Syngenta, des droits sans précédent », car elles pourraient « avoir le droit de décider si une interdiction nationale peut être autorisée ».
Pour Mute Schimpf, chargée de campagne Alimentation aux Amis de la Terre Europe, « il est absolument inacceptable que des multinationales comme Monsanto puissent avoir leur mot à dire lorsqu'il est décidé d'interdire leurs produits ».
L'ONG craint aussi que ce nouveau système, qui repose sur une autorisation par pays et non au niveau communautaire, ouvre grand la porte aux OGM sur le continent, où les surfaces d'OGM sont très faibles et localisées principalement en Espagne.
« Depuis plus de 15 ans, les citoyens européens refusent les OGM et ont réussi à pousser leurs gouvernements à agir dans ce sens », commente Christian Berdot des Amis de la terre France. Mais poursuit-il, avec cette loi, « si un Etat maintient son interdiction malgré le refus d'une entreprise de biotechnologie, sa situation juridique sera très fragile ».