« C'est parfaitement ce qu'on souhaitait, ce qu'on voulait », a assuré à l'Afp Stéphane Le Foll au sortir d'une conférence de presse sur l'agro-écologie à Paris.
Les gouvernements européens se sont entendus jeudi à Luxembourg sur la possibilité d'autoriser ou d'interdire la culture des Ogm sur leur territoire et vont tenter de faire avaliser cet accord par le Parlement européen.
Pour Stéphane Le Foll, le compromis européen permet de régler la question des « clauses de sauvegarde contestées juridiquement ». Jusqu'à présent, les États devaient réunir une majorité qualifiée pour interdire la culture, ce qu'ils ne sont jamais parvenus à faire. La décision revenait alors à la Commission européenne qui imposait la culture à tous les États, y compris aux réfractaires comme la France qui a pris des mesures de sauvegarde attaquées en justice.
« Cela n'augmentera pas la pression des lobbies, c'est faux », a dit Stéphane Le Foll, en référence à une autre des critiques émises. « J'entends parler de concurrence déloyale, mais cela sous-entend que les Ogm sont plus performants économiquement. Je conteste ça », a déclaré Stéphane Le Foll, ajoutant qu'au vu des « analyses coûts-bénéfices, il n'y a pas de certitude ».
L'accord européen a suscité des critiques chez les agriculteurs, les défenseurs de l'environnement et même les semenciers.
La Fnsea a dénoncé la « distorsion intracommunautaire » entre agriculteurs européens et l'association "Les amis de la Terre" a parlé de « cadeau empoisonné ».
Le député européen écologiste José Bové a quant à lui déclaré craindre une « accélération de l'introduction d'Ogm en Europe », avec notamment des « distorsions de concurrence entre paysans bio dans des pays où il y a des Ogm » et les autres, ou encore la « pollution dans les régions frontalières ».