« Malgré des systèmes différents, nous avons le même but : des normes élevées et la sécurité alimentaire (...) Notre objectif est le même : fournir des produits sûrs », a affirmé Thomas Vilsack lors d'une intervention à l'ambassade des Etats-Unis en France, à laquelle était conviée la presse. « Il faut comprendre qu'il ne s'agit pas de vous forcer à adopter notre système ou de nous forcer à adopter le vôtre », a-t-il souligné.
Les négociations sur le futur traité suscitent des craintes en France, en particulier dans le monde agricole, autour de l'éventualité de l'arrivée en France de bœuf aux hormones, poulet chloré ou encore d'Ogm dans la foulée de l'accord.
Fin mai, Xavier Beulin, président de la Fnsea avait estimé que cet accord « pourrait remettre en cause notre modèle alimentaire ».
« Nous devons trouver un langage commun » sur la question des normes sanitaires, a plaidé Thomas Vilsack. Pour le ministre, il ne peut s'agir de « mécanismes qui empêchent l'accès [à certains produits] mais qui encouragent le choix ». « Au final, le marché décidera, mais on ne doit pas enlever le choix aux consommateurs », a-t-il affirmé.
Thomas Vilsack a reconnu que la question des Indications géographiques protégées (Igp) était « l'un des défis des négociations, c'est un problème qui n'est pas encore résolu à l'heure actuelle. » Le modèle européen des Igp se trouve en effet confronté à celui des "trademarks" américaines, « un système qui aide à assurer la valeur d'un produit sans empêcher quelqu'un d'autre de le produire », a comparé le ministre.
Le sujet a également été évoqué lors d'un déjeuner de travail avec son homologue français Stéphane Le Foll, qui a expliqué que les Igp n'étaient « pas un protectionnisme » et coûtaient beaucoup moins cher à déposer dans le monde entier que les marques commerciales, a indiqué le ministère de l'Agriculture.
Pour les agriculteurs, le traité ne créera pas « une concurrence difficile », en raison de « l'énorme demande » alimentaire dans les pays émergents qui leur offrira des débouchés, a aussi voulu rassurer M. Vilsack. Le ministre a estimé qu'il était « difficile de quantifier » l'augmentation des exportations agricoles qui pourrait résulter de l'accord, puisqu'il n'est pas encore signé. Mais « les producteurs européens disposent d'un bon marché aux Etats-Unis, qui sera préservé », a-t-il promis.
Selon lui, le but des Etats-Unis et de l'Europe à travers ce traité est avant tout de « créer des emplois ».