En Allemagne, ce n’est autre que le principal groupe sucrier européen, Südzucker, de même que son voisin britannique, British Sugar, qui agitent le chiffon rouge et annoncent de sérieuses répercussions sur leur chiffre d’affaires dans la perspective de la fin des quotas sans préparation adéquate. Dans les départements d’outre-mer (Dom), la disparition des quotas est également mal vécue par les producteurs de canne à sucre qui craignent de ne pas pouvoir suivre l’alignement des prix européens sur les cours mondiaux et le renforcement de la compétitivité du secteur.
Surtout, à l’instar des autres matières premières agricoles, le sucre est touché par une forte volatilité. Comment alors adapter au mieux ce secteur à la disparition des quotas et l’aider à maintenir sa compétitivité dans un environnement structurellement instable ?
Pour l’heure, ni la disparation prochaine des quotas ni les modalités d’application de la nouvelle Pac ne sont à même de garantir aux producteurs des mécanismes en réponse à l’instabilité des marchés agricoles, alors que croire aux seules vertus autorégulatrices du marché serait un leurre préjudiciable.
Un récent rapport parlementaire s’est penché spécifiquement sur le cas des départements d’outre-mer, annonçant que le secteur de la canne à sucre survivra difficilement à la fin du régime de soutien européen. Tout comme pour le lait, le rapport préconise notamment de créer un Observatoire chargé de surveiller le marché mondial.
Si cette préconisation est appliquée à l’ensemble du secteur du sucre européen, elle ne suffira pas à assurer un avenir durable et compétitif à la filière sans le renforcement de filets de sécurité, l’adoption de mesures de gestion du marché pour permettre aux producteurs de s’adapter à l’hypervolatilité des marchés, ou encore la mise en place d’une réserve de crise. »