Réserver le meilleur accueil aux couverts végétaux

Réserver le meilleur accueil aux couverts végétaux

La couverture du sol en interculture est désormais obligatoire pour toutes les parcelles situées en zone vulnérable, soit pour 55 % de la Sau française. Certains choisiront d’obéir à la réglementation le plus simplement possible, alors que d’autres essaieront d’en tirer un bénéfice. Les inconvénients de cette nouvelle pratique s’avèrent nombreux, en particulier parce qu’elle impose d’y consacrer du temps et de l’argent, de décaler des chantiers ou de gérer certains aléas comme une destruction difficile.

Mais les avantages les compensent largement. Le couvert d’interculture préserve la parcelle de l’action dégradante de la pluie, limite le ruissellement et l’érosion, donc les fuites de nitrates, et améliore l’infiltration de l’eau. Ses racines travaillent le sol, sa décomposition préserve la structure grumeleuse et accroît la résistance à la battance en surface. Un effet qui se renforce au fil des années.

Cohérence avec la rotation

La disponibilité des éléments restitués par le couvert est liée à sa date de destruction. Suffisamment précoce, celle-ci favorise la décomposition puis la libération du potassium, du phosphore et d’autres nutriments immobilisés par la plante. Les couverts végétaux stimulent l’activité microbienne du sol. Le retour fréquent de la culture intermédiaire, sauf quand elle est récoltée, fait grimper la teneur en matière organique. Après quelques campagnes, cette pratique entraîne un gain de minéralisation de 5 à 10 kg d’azote par hectare et par an selon l’Inra. Dans un système avec paille récoltée, elle compense partiellement l’exportation. La culture intermédiaire conduite en dérobée peut augmenter le stock fourrager de l’année. Sans oublier sa fonction refuge, voire garde-manger, pour la petite faune sauvage de plaine.

Mélange d'interculture
Exemple de mélange, ici, spécialement conçu pour
le blé sur blé : fénugrec, phacélie, sarrasin,
radis chinois et niger. (©Terre-net Média)
Les espèces d’interculture ne présentent pas toutes les mêmes contraintes, ni les mêmes atouts. L’offre large, démultipliée par les possibilités de mélange, peut semer le trouble quand il s’agit de faire un choix. Commencez par définir votre stratégie, c’est-à-dire vos objectifs en termes de valorisation du couvert ou d’effets recherchés, en cohérence avec la rotation. « La date de semis et l’adaptation à la culture suivante sont deux critères agronomiques essentiels », prévient Jérôme Labreuche d’Arvalis-Institut du végétal. Les légumineuses sont préférables avant les céréales de printemps par exemple. Avec un précédent maïs, les crucifères ont mauvaise réputation. « Au prix des semences, il faut ajouter les coûts d’implantation et de destruction mais aussi les services rendus. Viendront seulement ensuite les techniques de semis et de destruction envisageables, ou la valorisation du couvert en fourrage. »

Des impacts sur la culture suivante

Le mode de semis, entre autres, ne sera pas le même selon la taille et la physiologie de la graine. Les grosses graines nécessitent d’être bien enterrées et rappuyées. Les petites s’accommodent plus facilement d’un semis à la volée. Le matériel disponible sur l’exploitation oriente donc la sélection. « C’est tout le challenge des cultures intermédiaires, reprend Jérôme Labreuche. Apprendre à les cultiver en fonction des conditions pédoclimatiques, en réduisant les impacts potentiellement négatifs tout en cherchant à en tirer le maximum de bénéfices, à moindre frais. » Les cultures intermédiaires, selon les essais longue durée menés par Arvalis, augmentent les charges par rapport à un sol nu, de 20 à 60 €/ha, et ce, en fonction des itinéraires parce qu’en tendance, ce ne sont pas les espèces qui font varier les coûts.

Toujours selon Jérôme Labreuche, « un couvert est utile à condition qu’il soit suffisamment développé ». Il évite alors le lessivage des nitrates dans les nappes, et quelle que soit l’espèce, avec une mention spéciale pour la moutarde blanche, il protège la structure du sol et diminue notamment la battance. Certaines espèces contribuent à faire progresser les rendements ou fournissent de l’azote à la culture suivante, deux caractéristiques reconnues des légumineuses en particulier. Globalement, les crucifères, les graminées, la phacélie et le tournesol agissent peu sur le rendement. Les légumineuses ou la vesce associée à l’avoine ont, par contre, une incidence positive.


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