L'objectif à terme est d'en améliorer la résistance aux maladies et aux aléas climatiques. Les résultats de ces travaux, démarrés en 2010, sont d'autant plus importants que le blé tendre « représente la première céréale cultivée au monde en termes de surfaces et constitue l'aliment de base de plus d'un tiers de la population mondiale », a rappelé l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) dans un communiqué.
Les chercheurs ont réussi à établir une « séquence de référence » de l'un des 21 chromosomes du blé, le 3B, c'est-à-dire une suite ordonnée de l'intégralité des gènes qui composent le chromosome. Cela va leur permettre « d'avoir accès à un catalogue d'environ 10.000 gènes » et ainsi d'identifier les plus intéressants pour améliorer les variétés de blé : résistance aux maladies, à la sécheresse, etc, a expliqué à l'Afp Frédéric Choulet, chercheur à l'Inra de Clermont-Ferrand.
Le Commissariat à l'énergie atomique (Genoscope), le Cnrs et l'Université d'Evry, ainsi que des scientifiques étrangers ont pris part à ce projet, financé à hauteur de trois millions d'euros par l'Agence nationale de la recherche et par FranceAgriMer, organisme public de promotion de l'agriculture. « C'est une première, car même si le génome humain a été décodé il y a dix ans, il y a encore des espèces d'intérêt, comme le blé, qui n'ont pas de séquence », assure Frédéric Choulet. Le génome du blé est l'un des plus complexes au monde, « beaucoup plus que le génome humain », souligne le scientifique. L'Inra espère avoir décrypté la totalité du génome du blé d'ici trois ans.
Ce projet se déroule dans le cadre de la "Wheat Initiative" ("Initiative Blé"), lancée en 2011 en marge du G20, pour corriger le manque de recherches scientifiques sur le blé. Une quinzaine d'instituts publics et sept entreprises privées en font partie. Un Consortium international de séquençage du génome du blé avait été créé dès 2005.