Réunion de crise et nouvelles mesures de l'UE pour aider les producteurs

Ces mesures de stabilisation des marchés et d'indemnisation des producteurs devraient concerner concombres, choux-fleurs, poivrons, champignons et certains types de tomates, autant de produits périssables identifiés comme prioritaires lors d'une réunion à Bruxelles des experts agricoles de la Commission européenne et des 28 États membres, a précisé une source européenne.

A l'issue de ce premier échange de vues sur l'impact des rétorsions russes, le commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, a indiqué qu'il dévoilerait ces nouvelles mesures « dès le début de la semaine prochaine », en ciblant « des fruits et légumes clairement en difficulté ». Par ailleurs, à la demande de plusieurs pays, dont la Lituanie, très affectée par l'embargo russe, la présidence italienne de l'UE a convoqué jeudi pour le 8 septembre un conseil exceptionnel des ministres de l'Agriculture consacré aux sanctions russes contre l'UE, a indiqué une source européenne.

La Commission avait déjà décidé lundi d'un coup de pouce en faveur du secteur des pêches et nectarines, dont les difficultés dues au mauvais temps venaient d'être aggravées par l'embargo décrété pour un an par Moscou en représailles aux sanctions européennes pour ses atteintes à la souveraineté de l'Ukraine. Le dispositif, qui peut être financé par le fonds de réserve de plus de 420 millions d'euros dont dispose l'UE pour faire face à des crises sur les marchés agricoles, prévoit d'accroître le volume des produits pouvant être retirés des marchés et d'indemniser les producteurs à hauteur de 50 %.

Pour évaluer au mieux le coût de l'embargo russe, chiffré par de premières estimations à quelque 5,2 milliards d'euros d'exportations agricoles, l'UE mettra aussi en place un « mécanisme renforcé de surveillance des marchés », et prévoit un point hebdomadaire avec les États membres, a indiqué la Commission dans un communiqué. Pour la Commission, il s'agit de réagir « étape par étape », sans céder à d'éventuelles surenchères des producteurs et États touchés, au premier rang desquels la Pologne et la Lituanie pour les fruits et légumes, l'Allemagne pour la viande et les Pays-Bas pour le fromage.

« Le plan A consiste à trouver des marchés alternatifs » aux débouchés russes, a souligné un source européenne. Mais pour « rassurer les producteurs à travers l'Europe », Dacian Ciolos a souligné qu'il était prêt « à proposer des mesures européennes élargies si nécessaire ». Elles pourraient prendre la forme d'aide au stockage pour les produits non périssables, comme viande ou fromage. Parallèlement, l'UE se prépare à des pressions diplomatiques pour empêcher des pays tiers de s'engouffrer dans la brèche en tentant de rafler les marchés russes fermés à ses producteurs, a indiqué un haut responsable européen, citant parmi ces rivaux potentiels le Brésil et l'Égypte.

Une nouvelle réunion d'évaluation des dégâts provoqués par l'embargo russe, réunissant les experts commerciaux de la Commission et des 28 devait se tenir jeudi soir à Bruxelles. D'une durée d'un an, l'embargo russe concerne le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, et les fruits et légumes en provenance de l'UE, des États-Unis de l'Australie, du Canada et de la Norvège. En 2013, les exportations de produits agricoles européens vers la Russie représentaient 11,8 milliards d'euros, soit 9,9 % du total de ces exportations, dont 1,2 milliard d'euros pour la viande.

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