« Le déficit agricole et agroalimentaire chinois s’est encore creusé en 2013, atteignant 50 milliards de dollars contre 48 milliards en 2012. Cependant, le rythme de la hausse des importations et des exportations s’est considérablement ralenti et la progression relative des exportations agricoles et agroalimentaires a été plus importante (7 %) que celle des importations (5,5 %).
Les importations ont une nouvelle fois progressé pour dépasser les 117 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 6 milliards de dollars et de + 5,5 % sur 2012. Mais cette progression se ralentit d’année en année. Les importations agricoles et agroalimentaires chinoises représentent toujours environ 6 % des importations totales du pays.
Il en est de même pour les exportations, qui avec 67 milliards de dollars, enregistrent une hausse de 4,5 milliards de dollars, soit 7 % sur 2012. Rapportés aux exportations totales chinoises, les envois de produits agricoles stagnent aux environs des 3 %.
Les importations restent dépendantes de quelques produits et quelques pays
En 2013, les importations chinoises sont restées centrées sur un nombre limité de produits puisque les trois principaux postes (soja, huiles végétales et coton) représentent presque 50 % de la valeur importée. Les fèves de soja constituent toujours le premier poste d’achats agro-alimentaires chinois avec une progression en volumes (63,5 millions de tonnes) comme en valeur (38 milliards de dollars, + 3 milliards de dollars par rapport à 2012). A noter que les importations d’autres oléagineux, comme le colza, ont également connu des hausses.
Les importations de coton ont reculé de 20 % en volume et de 28 % en valeur, conséquence des stocks importants détenus par le pays. Les huiles végétales ont subi la même évolution avec une baisse des achats d’huile de palme et d’huile de soja que n’ont pas compensé la hausse des importations d’huile de colza, de coprah et de tournesol.
A l’inverse, plusieurs postes secondaires ont connu des progressions importantes :
- les achats de lait et de produits laitiers sur le marché international ont coûté 5,3 milliards de dollars à la Chine, soit 2 milliards de plus qu’en 2012. Ils représentent maintenant 5 % des importations agricoles et alimentaires chinoises. La hausse des cours mondiaux enregistrée en 2013 n’a pas freiné l’appétit chinois qui a importé des volumes (surtout des poudres grasses et de lactosérum) 38 % supérieurs à ceux de 2012 ;
- l’ensemble des viandes et abats comestibles a également fortement contribué au déficit agricole chinois, avec une hausse des importations de 1,8 milliard de dollars, pour atteindre 5,9 milliards de dollars sur l’année, constituent toujours le premier poste avec 1,5 milliard de dollars.
Multiplication par 6 des importations de viande bovine
La nouveauté de l’année 2013 réside dans les importations de viande bovine qui ont été multipliées par 6, passant de 200 millions de dollars à 1,2 milliard de dollars et dépassant en valeur les achats de viande porcine (1,1 milliard de dollars).
De même, la demande chinoise pour la viande ovine conduit au doublement des achats en valeur à plus de 900 millions de dollars.
Les pays d’origine des importations agro-alimentaires chinoises sont très concentrés. Les trois plus grands fournisseurs de la Chine (Etats-Unis, Brésil et Australie) cumulent près de 50 % des importations chinoises et les 10 premiers fournisseurs 75 %.
Le soja est bien évidemment fourni par les Etats-Unis et le Brésil, mais l’Australie arrive à placer ses viandes (bovine et ovine), ses céréales, sa laine et son coton.
La France se place 10ème fournisseur de la Chine et premier européen avec près de 3 milliards de dollars. Les vins et spiritueux constituent toujours un peu plus de la moitié de la valeur de nos exportations vers la Chine, suivis des produits laitiers pour près de 250.000 dollars.
Des exportations qui progressent
Les exportations agricoles et agroalimentaires chinoises restent centrées sur les produits de l’aquaculture ainsi que sur les fruits et légumes. Pratiquement toutes les catégories ont connu des hausses en 2013, prouvant ainsi la volonté des Chinois d’exploiter le plus possible leurs avantages comparatifs dans les productions aquacoles et horticoles. »