Tant ces manifestants regroupés sous deux bannières, le Collectif du Testet et le Collectif Bouille, que la Confédération paysanne veulent un moratoire ou un report du début des travaux pour ce projet sur la rivière de Tescou. Ils ont aussi le soutien du député européen José Bové. Les anti-barrage attendent des décisions de justice, du ministère chargé de l'Ecologie et de la Commission européenne, car ils contestent l'utilité du projet et sonnent l'alarme contre la destruction d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares.
Arborant une plaque sur la poitrine le présentant comme « Gréviste de la faim pour obtenir un débat public », Christian Pince, ingénieur, explique à l'Afp qu'il a pris exprès quatre semaines de congé. Il a entamé son mouvement de jeûne, tout comme trois autres militants, il y a cinq jours. Autour de lui, d'autres écolos d'une soixantaine d'années, des jeunes aux cheveux rastas et piercings, tandis que des dizaines d'enfants jouent sous un vieux chêne avec pour animateur Olivier Pouff, créateur d'une école de cirque dans le département. « Nous voulons montrer qu'on défend notre zone de manière virulente mais que nous avons aussi des activités ludiques », lance-t-il.
Sur deux périmètres bordant la rivière, des militants s'activent à peindre des banderoles. D'autres installent des tentes et même un chapiteau avec la ferme intention d'empêcher le déboisement d'une trentaine d'hectares de la zone à partir de lundi, malgré des arrêtés de la préfecture interdisant jusqu'au 15 septembre l'accès au site. Le barrage sera érigé aux pieds de la forêt de Sivens, lieu de randonnées prisé dans cette zone humide qui abrite 94 espèces protégées. Doté d'un réservoir d'eau de 1,5 million de m3 pour une superficie de 42 hectares, pour un coût estimé à 8,4 millions d'euros, le barrage imposera la destruction de 13 hectares de zone jusqu'alors protégée. La préfecture du Tarn insiste sur le caractère selon elle exemplaire du projet en termes environnemental car 19,5 hectares de zones humides favorables aux espèces protégées recensées seront reconstituées.
Mardi dernier, des dizaines de manifestants avaient été bloqués par 80 gendarmes durant les travaux de terrassement d'un champ voisin. Dimanche, deux voitures de gendarmes faisaient tranquillement des rondes aux alentours des protestataires.