Le 7 août dernier, la Russie a décidé d’interdire la pénétration de son marché à certains produits agricoles et denrées alimentaires en provenance de l’UE, à la suite des sanctions décidées par l’UE et les Etats-Unis dans le cadre de la crise ukrainienne. Cet embargo est fixé pour une durée d'un an et concerne également les Etats-Unis, l’Australie, la Norvège et le Canada. Il s’inscrit dans la continuité des restrictions aux importations de viandes – porcine et bovine – décidées par la Russie pour des motifs sanitaires.
Selon une étude de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture dont nous restituons des extraits, les produits agricoles et alimentaires à destination de la Russie représentent 9 % du total des exportations de l’UE à 28. En valeur, les exportations de l’UE à 28 se fixent en moyenne autour de 11 à 13 milliards. Et les produits concernés par l’embargo ont représenté en 2013 quelque 5 milliards d’€ (Md d’€), montant qui, si l’embargo devait s’appliquer intégralement, ramènerait les exportations dans une fourchette de 6-8 Md d’€.
En valeur, ce sont les Pays Baltes qui exportent le plus vers la Russie, suivis de l’Allemagne (en particulier des produits transformés : viandes et préparations à base de viandes, produits laitiers, aliments pour animaux, spiritueux), puis des Pays-Bas, de la Pologne, de l’Espagne et de la France.
L’embargo russe sur les produits agricoles et alimentaires risque donc d’amplifier le recul des exportations allemandes constaté depuis le début de l’année (- 15 % toutes marchandises confondues).
Les exportations françaises de produits agricoles et alimentaires vers la Russie se sont élevées à 738 M€ en 2013 et l’excédent commercial français s’est élevé à plus de 500 M€.