L’embargo russe pourrait coûter 700 M€ aux éleveurs français, selon la Fnpl

L’embargo russe pourrait coûter 700 M€ aux éleveurs français, selon la Fnpl

Chez les producteurs de lait, l’embargo russe n’inquiète pas pour ses conséquences directes sur la filière laitière. En 2013, « les exportations de produits laitiers vers la Russie ont généré un courant d’affaires de 100 M€. Mais cela ne correspond qu’à seulement 0,7 % de la collecte », explique Marie-Thérèse Bonneau, secrétaire générale de la Fnpl.

[Interview] T. Roquefeuil (Fnpl) : « Si l’Europe n’adapte pas les outils de régulation, il en coutera 700 M€ aux producteurs français ! »

https://www.dailymotion.com/video/x91qpno

Néanmoins, les éleveurs ont des raisons de s’inquiéter. Depuis plusieurs mois, et avant même la décision de Vladimir Poutine de stopper toute importation de produits agroalimentaires européens, dont les produits laitiers, les cotations européennes et mondiales ne cessaient de dégringoler. A plus de 3.200 €/t en début d’année, la poudre de lait ne cotait plus que 2.095 €/t la dernière semaine d’août.

Cette baisse est aujourd’hui alimentée par un risque d’engorgement du marché, les principaux pays européens concernés par l’embargo doivent compenser l’arrêt des exportations vers Moscou par de nouveaux débouchés. Ces principaux pays – l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne – exportaient jusqu’à présent entre 1,6 et 2,6 % de leur collecte respective. Pour la Finlande et la Lituanie, les conséquences sont beaucoup plus lourdes puisqu’environ 18 % de leur lait partait en Russie.

Le décrochage des prix n’est, pour l’heure, pas répercuté sur les factures de lait. « Avec le système actuel de lissage des prix, il ne serait pas acceptable que les prix payés aux producteurs baissent au 4e trimestre 2014. Une baisse anticipée par les industriels serait inadmissible », martèle Thierry Roquefeuil, président de la Fnpl, lors de la conférence de rentrée du syndicat, mercredi 10 septembre. Les éleveurs ont été payés sur une moyenne de 368 €/1.000 l ces trois premiers trimestres. « Les industriels doivent s’en tenir à ce niveau de prix pour cette fin d’année. »

Reste que les inquiétudes de la Fnpl sont d’autant plus grandes que les mesures de soutien proposées par Bruxelles « ne sont pas adaptées ». Outre les possibilités de stockage privé, l’UE a prolongé la période d’intervention publique jusqu’au 31 décembre 2014. Mais les niveaux de prix « ne sont pas ceux du marché actuel », explique Thierry Roquefeuil. Les industriels n’ont donc, pour l’heure, aucun intérêt à l’utiliser.

« Il y a urgence à agir »

La Fnpl a d’ores et déjà commencé à faire les comptes. « Une enveloppe de 500 M€ pour ces outils de régulation, voire moins si l’Europe réagit vite, permettrait de limiter l’impact sur la filière laitière. » Mais si rien ne se met en place, une baisse des prix payés d'environ 25 €/1.000 l engendrerait une facture de 700 M€ pour les éleveurs français !

Ainsi, la branche laitière de la Fnsea en appelle à la fois aux pouvoirs publics, mais aussi aux industriels et à la grande distribution. « Si l’Europe prend des décisions politiques pour sanctionner Monsieur Poutine, elle doit en assumer les conséquences économiques pour ses producteurs », résume l’éleveur.

Quant aux transformateurs et distributeurs, « ils ne doivent pas se servir de l’embargo comme un prétexte pour imposer des baisses de prix. »

Dans ce contexte, le « pacte laitier » souhaité par la Fnpl lors de son congrès en mars dernier, tombe à point nommé. En l’absence de concrète régulation des marchés, le syndicat veut réunir, le 26 novembre prochain, tous les acteurs de la filière laitière et tous les partenaires des éleveurs (banques, pouvoirs publics, etc.) pour sceller de nouveaux engagements en vue de la fin des quotas laitiers.

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article