Protestant contre le « carcan administratif et économique » qui les « accable », les manifestants avaient muré à l'aide de parpaings les abords de la préfecture, de la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), avant de mettre le feu à l'épave d'une voiture siglée "Direccte". « Quelles qu'en soient les motivations, je condamne avec la plus grande fermeté de telles actions ainsi que toute menace à l'encontre d'agents de l'État qui œuvrent quotidiennement pour faire respecter la loi », a déclaré le ministre du Travail dans un communiqué envoyé en fin de journée.
François Rebsamen condamne également un article de la Fdsea publié dans le journal de la Marne Agricole la semaine précédente, intitulé « Contrôleurs, vous êtes prévenus ». L'article appelait les agriculteurs à faire obstacle aux contrôles en « neutralisant » les voitures des agents. « C'est une réaction que nous attendions mais qui arrive un peu tard », a dit à l'Afp Anthony Smith de la Cgt du ministère du Travail. Le syndicat avait écrit jeudi matin à la direction du ministère, exigeant « une condamnation immédiate » de ces actes. « Il s'agit de véritables appels à la violence contre des agents de la fonction publique, dans une surenchère irresponsable de la Fdsea Champagne-Ardenne », a ajouté le syndicaliste.
Il a fait état d'un contexte préoccupant sur le terrain, « comme dans de nombreuses régions rurales où les contrôles deviennent extrêmement difficiles. » « Il y a comme un "syndrome Morlaix" actuellement », a-t-il ajouté, faisant référence à l'incendie du centre des impôts de la préfecture du Finistère en octobre, à l'occasion d'une manifestation de légumiers.
Les agriculteurs, qui se disent accablés par les contrôles et les réglementations, ont manifesté leur colère mercredi dans tout le pays, avec plus de 35.000 agriculteurs mobilisés, selon la Fnsea.