« Il y a un différentiel de compétitivité entre la plaine et la montagne » et dans les zones laitières à densité plus faible, la collecte coûte plus cher : environ 14 euros de frais supplémentaires par 1.000 litres, explique Damien Lacombe, président de Sodiaal, coopérative célèbre pour son lait Candia ou ses yaourts Yoplait.
Outre la dimension économique, les élevages de montagne jouent également un rôle important dans le dynamisme de certains territoires, et participent activement à l'entretien des paysages.
« On a besoin d'un petit coup de main pour réussir à être compétitifs dans ce monde ultra-exigeant, ce monde sans quotas », plaide le responsable, appuyé par la fédération des coopératives laitières (Fncl).
Il y a aujourd'hui 14.000 éleveurs laitiers en montagne, qui produisent quatre milliards de litres de lait par an, soit un cinquième de la collecte nationale totale, rappelle Damien Lacombe. Et si un bon tiers sert à des productions Aop à forte valeur ajoutée, le reste reste « soumis aux mêmes contraintes » que les autres éleveurs, avec des surcoûts en plus, explique le président de Sodiaal, lors d'une rencontre informelle sur le sujet avec des députés à l'Assemblée nationale.
La production laitière ne sera plus limitée par des quotas à partir d'avril prochain. Ce système de régulation de la production avait été mis en place en 1984 pour maîtriser les excédents. Depuis 2008, ils ont été augmentés de 1 % tous les ans pour préparer le secteur à l'après-quotas. Beaucoup craignent que la fin de ce système ne fragile les élevages situés dans des régions non spécialisées en lait. Outre la montagne, le sud-ouest ou la région Poitou-Charentes sont concernés par le même type de problématique.