Prenons le cas d’une exploitation de polyculture-élevage dans la Meuse, plus exactement entre le Barrois et les Côtes de Meuse. Outre 140 hectares de terres difficiles, dont 40 ha de prairies permanentes, 20 ha de maïs ensilage et 80 ha de cultures de vente, l’exploitation produit 450.000 litres de lait.
Avec des sols peu profonds caractéristiques de ces deux régions agricoles, les rendements en céréales sont modestes. Même si, dans ces régions, l’élevage disparaît au profit des cultures, 80 % des exploitations meusiennes, comme le cas ici présenté, entretiennent l’atout de la diversité et de la complémentarité des ateliers. Mais en l’absence de légumineuses dans la rotation, le système d’exploitation est globalement dépendant de sources protéiques extérieures et du maïs. L’autonomie en concentrés reste faible. Ce système de polyculture-élevage se trouve ainsi très sensible au prix du lait.
Le changement climatique bienvenu en Lorraine
En entraînant une augmentation des températures et du rayonnement, sans provoquer de baisse des précipitations trop importante, le changement climatique pourrait avoir des conséquences positives pour l’agriculture en Lorraine. Du moins, les effets négatifs seraient moins prononcés que dans le reste de l'Hexagone.
On assisterait, concernant les cultures pour le Nord-Est de la France à une raréfaction des gelées automnales et hivernales, une dégradation du déficit hydrique climatique annuel, la régularisation inter-annuelle de la production du maïs dans certains sites, des opportunités accrues pour le colza liées à la diminution du risque de gel en automne et en hiver, et la possibilité d’implanter une culture du tournesol.
Pour l’élevage lorrain en général et l’exploitation étudiée en particulier, des effets positifs se feraient également sentir, notamment grâce à l’allongement de la période de croissance de l’herbe et au maintien d’un bon niveau de production de maïs. Seuls quelques étés plus secs pourraient dégrader ce bilan globalement favorable pour la ressource fourragère de l’exploitation.
Lire la suite>>> En Lorraine, les stades phénologiques pourraient être avancés de 15 à 20 jours
