Les données suivantes sont issues de simulations climatiques mensuelles réalisées spécifiquement pour l’étude sur cette exploitation ovine des Pyrénées à partir de données Météo-France. Elles concernent d’une part une période de référence centrée en 1985 allant de 1971 à 2000. D’autre part, elles concernent une période future centrée en 2050 allant de 2036 à 2065.
Dans cette étude de cas, deux stations météorologiques ont été retenues : Campan, située à 1.200 m d’altitude pour les prairies en estives et Tournay à 265 m pour le siège d’exploitation.
La comparaison des deux périodes à Campan montre :
- une augmentation des températures marquée sur la période estivale ;
- un cumul de pluie dégradé entre mars et mai puis amélioré entre mai et octobre ;
- un bilan hydrique qui se dégrade peu en été ;
- un nombre de jours échaudants très important de juin à septembre ;
- une augmentation importante du nombre de séquences de 15 jours sans pluie en hiver (novembre à février) ;
- des séquences de cinq jours avec des abats d’eau importants (> 60 mm) en hausse de mai à juin (orages d’été)
En prenant comme modèle une prairie (herbe) et un sol dont la réserve utile est de 50 mm, on constate dans les estives :
- un confort hydrique de l’herbe dégradé d’avril à juin ;
- des besoins en eau l’été très peu augmentés ;
- un état de la réserve hydrique qui se dégrade d’avril à juin et en septembre ;
- une restitution au milieu (nombre de jours de drainage) qui diminue de 38 % (62 jours entre 1971 et 2000 et 38 jours de 2036 à 2065).
La comparaison des deux périodes sur la station de Tournay, dans la vallée, montre :
- une augmentation des températures régulière sur toute l’année ;
- un cumul de pluie très dégradé toute l’année ;
- un bilan hydrique amélioré ;
- un nombre de jours échaudants plus important de juin à septembre ;
- une augmentation importante du nombre de séquences de 15 jours sans pluie entre mai et septembre ;
- des séquences de 5 jours avec des abats d’eau importants (> 60 mm) en hausse en mai et juin ;
En prenant comme modèle une prairie (herbe) et un sol dont la réserve utile est de 50 mm, on constate dans la vallée :
- un confort hydrique de l’herbe dégradé à partir d’avril avec un ratio inférieur à 0,4 à partir de juillet ;
- un état de la réserve hydrique qui se dégrade à partir d’avril ;
- une restitution au milieu (nombre de jours de drainage) qui diminue de 27 % (44 jours sur la période 1971-2000 et 32 jours sur la période 2036-2065) ;
Effets du changement climatique sur les cultures du système ovins-viande en zone de montagne
Effets du changement climatique sur ↓ | Description des effets sur les cultures fourragères |
Conditions de semis, récolte | Piémont : augmentation de la biomasse disponible au printemps, à récolter en un temps plus court et plus tôt, mais sans dégradation des conditions d’accès à la ressource. Deuxièmes coupes plus aisées, mais aussi plus aléatoires. Des possibilités de pâturage hivernal encore meilleures, mais restant aléatoires. (Felten et al., 2010 et Acta-Mires, 2009). |
Rendements | Piémont : la production de biomasse serait peu modifiée (voire légèrement augmentée), mais avec une saisonnalité accentuée. |
Qualité des récoltes | Mêmes conditions qu’actuellement : les prairies de piémont subissent une alternance de pâture et de fauche favorable à leur maintien en état. |
Grandes chaleurs | Au moment des canicules en plaine, les animaux sont en altitude, donc préservés. |
Bioagresseurs | On signale dans le massif Pyrénéen de plus en plus de ravages liés aux campagnols. Il est difficile de relier cela au changement climatique, mais c’est concomitant. |
Lire la suite >>> Systèmes ovins transhumants : quelles stratégies d'adaptation ?