« Les variations des cours des tourteaux sont une réelle problématique pour moi, raconte Philippe, éleveur laitier en Loire-Atlantique. Je recherche plus d’autosuffisance en protéines et en énergie pour nourrir mon troupeau afin d’améliorer ma marge sur coût alimentaire tout en optimisant ma production. » Son objectif : s’affranchir des achats de tourteaux de colza et de soja et valoriser les productions fourragères bien que le potentiel pédoclimatique de l’exploitation soit limité.
Philippe a l’habitude depuis plusieurs années de travailler la qualité des fourrages produits sur l’exploitation, la gestion du pâturage avec des prairies multi-espèces et l’utilisation de ses céréales autoconsommées. « J’échange régulièrement avec mon consultant en nutrition du cabinet BDM pour améliorer la qualité de mes fourrages, trouver des solutions pour la complémentation de mes vaches laitières et définir des stratégies alimentaires évolutives sur le moyen terme. »
+ 5 à 6 points de Mat
Aujourd’hui, l’éleveur travaille en ration complète à base d’ensilage de maïs et d’ensilage d’herbe complémentée par un apport de drêches de blé humide et de céréales (triticale, mais grain humide) traitées selon la technique Maxammon. Cette pratique venue du Royaume-Uni permet par l’adjonction d’extrait de champignon et d’urée alimentaire de produire du bicarbonate d'ammonium qui augmente de 5 à 6 points la teneur en matière azotée totale (Mat) des matières premières et accroît leur pH à 9, limitant ainsi l’acidose.
Traiter les protéagineux aussi
« L’utilisation de la drêche de blé humide me permet de disposer d’un produit plus stable en prix et de bonne valeur alimentaire, explique-t-il. C’est un produit que je juge sécurisant pour ma ration. Le traitement au Maxammon apporte un complément appréciable en Mat avec une bonne conservation des produits humides. Pour accroître encore mon autosuffisance en protéines et tendre encore vers moins d’achats je vais développer la culture des protéagineux (féverole, pois…) que je pense traiter au Maxammon également. »
« Philippe est un éleveur perfectionniste, très exigeant sur la qualité de ses rations, qui se remet en cause régulièrement pour améliorer la rentabilité de son système de production », complète Jean-Louis Hérin son nutritionniste. Il produit une très bonne qualité de prairie et d’ensilage d’herbe. Le troupeau laitier a un bon état corporel, une reproduction très satisfaisante, avec une bonne santé. Les taux cellulaires sont bas, pas de problème métabolique ni de problème de boiteries à signaler ! »
Philippe a su s’adapter à un environnement pédoclimatique peu favorable à la production laitière en travaillant sur le choix des espèces fourragères et la qualité des ensilages. Il gère efficacement son système et fixe des axes de travail pour améliorer la rentabilité de l’exploitation tout en optimisant son temps de travail. »