L'association Solaal (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires), chargée de structurer l'offre de dons alimentaires par les agriculteurs aux plus démunis entend se concentrer sur l'amélioration de la logistique entre les producteurs et les associations habilitées à recevoir les dons. « La logistique constitue le maillon faible de la chaîne du don » a expliqué Angélique Delahaye, la présidente de la structure créée fin mai 2013 par Jean-Michel Lemétayer.
Selon l'association, l'amélioration de la logistique doit permettre de structurer une filière des dons des agriculteurs encore balbutiante. « Même si on finit toujours par trouver une solution à une offre de don d'un agriculteur, c'est parfois difficile d'assurer le transport vers les associations bénéficiaires » complète Dorothée Briaumont, directrice de Solaal.
Solaal souhaite d'abord développer des comités régionaux, adossés ou non aux conseils régionaux de l'agriculture française, pour permettre un inventaire des dons potentiels. Car pour l'heure, l'association n'est pas en mesure de quantifier leur volume. « Nous devons ensuite poursuivre la sensibilisation des transporteurs pour qu'ils nous accompagnent dans ce projet », poursuit Angélique Delahaye.
L'implication cruciale des transformateurs laitiers
En matière de dons du lait, la logistique est plus compliquée à gérer encore que pour les autres produits, car les quantités données par les éleveurs doivent obligatoirement transiter par les transformateurs. Ces derniers, qui peuvent centraliser les intentions de dons de leurs producteurs, pour ensuite procéder à la livraison des associations caritatives, ont un effort administratif à faire : « il faut qu'ils établissent ensuite les avoirs fiscaux par producteur en fonction des quantités données. »
A un an de la fin des quotas laitiers, et suite à la suppression, à l'automne 2013, de la taxe fiscale affectée sur les dépassements de références laitières, qui donnait un cadre national aux dons de lait, les ministères de l'Agriculture et de l'Economie ont étendu mi-décembre 2013 le bénéfice d'un avoir fiscal pour les dons aux producteurs de lait, de bovins viande, de céréales. Auparavant, seuls les producteurs de fruits et légumes pouvaient bénéficier de cet avantage fiscal.
Alors que « 12 % de la population française est concernée par l'insécurité alimentaire », Solaal compte sur la structuration de l'offre pour améliorer aussi la diversité des produits proposés aux associations caritatives.