Une combinaison de plusieurs facteurs explique le recul de la production de lait de près de 6 % en Chine en 2013. Les fortes températures combinées à des prix de la viande élevés auraient poussé les petits éleveurs à vendre des animaux. Les méga exploitations de plusieurs dizaines de milliers de vaches auraient par ailleurs été confrontées à des charges en forte hausse plutôt dissuasives pour produire du lait. Il est vrai que pour nourrir le cheptel de ces fermes en particulier, la Chine a été contrainte d’importer 800.000 tonnes de foin en 2013 (en hausse de 73 % par rapport à 2012). « Elle devient ainsi le quatrième importateur de foin au monde, derrière le Japon, les Emirats Arabes Unis et la Corée du Sud » souligne "La lettre de veille et d'analyse de l'économie de l'élevage en Chine".
Hausse du prix du lait et des importations de produits laitiers
La conséquence notable de cette situation : « la baisse de production de lait a entraîné une hausse du prix du lait payé au producteur. Il a atteint 4,27 Rmb/kg mi-février, soit près de 0,52 €/litre. Comme l’avaient prédit certains experts chinois, le seuil des 4 Rmb/kg a été dépassé avant même la fin 2013. La progression s’établit à 20 % sur le second semestre 2013 ».
L’an passé, la Chine a eu massivement recours aux importations de produits laitiers. Ainsi, « les achats de poudres grasses se sont chiffrés à 620.000 tonnes, en progression de 90 % sur 2012 » rapporte l’Idele dans sa lettre. « La Nouvelle-Zélande est restée le principal fournisseur de la Chine avec 90 % de ces poudres. Les importations de poudre maigre ont progressé de 80 %, à 235.000 tonnes. Derrière la Nouvelle-Zélande (52 %), les Etats-Unis sont le deuxième fournisseur de l’Empire du Milieu (23 %). »
La France représente 10 % des importations chinoises de lait Uht (160.000 t au total) et 18 % des importations de préparations alimentaires pour nourrissons.
Renouvellement du troupeau
Sinon, la Chine s’est engagée dans une politique de renouvellement de son troupeau de bovins laits. Elle « a signé un accord commercial avec la Roumanie, en fin d’année dernière, pour l’exportation de bovins. Cet accord porterait sur l’envoi de 500.000 animaux en dix ans », souligne l’Idele. « Le cheptel roumain, essentiellement constitué de vaches mixtes, de type Simmental, avec un potentiel laitier plus faible mais moins exigeant en intrants, a été préféré aux Holsteins importées traditionnellement de Nouvelle-Zélande, d’Australie et d’Uruguay ».
Mais le cheptel roumain ne comprend qu’un million de vaches laitières ce qui rend l’exécution du contrat difficile. D’autres pays pourraient donc aussi être appelés à fournir des animaux pour satisfaire les commandes passées par les Chinois.