« On ne veut surtout pas être dans un pilier isolé parce qu'on ne sait pas aujourd'hui mesurer correctement ce qu'émet mais aussi ce que capte l'agriculture », explique la Fnsea. Raison pour laquelle le président de la Fnsea, Xavier Beulin, et celui du Dbv, Joachim Rukwied, ont adressé un courrier commun à la chancelière allemande Angela Merkel et au président français François Hollande pour s'opposer à un projet de la Commission européenne allant dans ce sens, ont-ils annoncé dans un communiqué publié mercredi.
Pour l'heure, l'agriculture est considérée comme un secteur à émissions diffuses, notamment parce qu'on ne peut pas mettre sous cloche les champs. L'Union européenne a donc fixé à tous les secteurs à émissions diffuses dont l'agriculture un objectif de réduction de gaz à effet de serre de 14 % d'ici 2020, soit moins que les 20 % fixés globalement. Mais pour la période 2020-2030, la Commission envisage d'isoler l'agriculture dans un « pilier » à part. Or, « la Fnsea et le Dbv s'opposent au projet de la Commission européenne de créer un pilier indépendant dans la politique climatique pour comptabiliser les émissions issues de l'agriculture et du changement d'affectation des sols », expliquent-ils.
Ce projet est actuellement en discussion à Bruxelles et les syndicats agricoles espèrent que leurs gouvernements respectifs défendront leurs positions lors du Conseil européen des 20 et 21 mars. L'agriculture est responsable d'environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne. « Entre 1990 et 2011, l'agriculture a diminué ses émissions de gaz à effet de serre de 23 %, quand tous secteurs confondus, les émissions de l'UE ont baissé de 17 % seulement », assurent la Fnsea et le Dbv.