Pierre Havard, responsable de la station des Cormiers pour les Chambres d'agriculture de Bretagne, témoigne des défauts de porosité fréquents dans sa région qui se révèlent à la levée du maïs. « Un problème imputable notamment aux passages des tonnes à lisier dans les parcelles. » Il fait le parallèle avec les arracheuses à betteraves des exploitations du nord de la France. « Les machines sont de plus en plus lourdes, jusqu'à 20 t par essieu ! » Par ailleurs, il a calculé que sur une campagne, vu l'ensemble du trafic lié aux différents chantiers culturaux, 80 % de chaque parcelle subit un roulage.
Pour préserver les sols, plusieurs solutions ont déjà été identifiées : réserver des zones au passage des engins, multiplier les points d'accès aux parcelles, limiter la charge à l'essieu... La plus aboutie, semble-t-il, le controlled traffic farming connaît encore de nombreux freins à sa mise en place. « Pourtant elle mérite vraiment qu'on s'y intéresse. Elle doit permettre de renverser les proportions : "condamner" 20 % de la parcelle mais préserver les 80 % restants ! »