Au total, 1,3 million de tonnes (Mt) ont été vendues dans la région, dont la Thaïlande (600.000 t), le Bangladesh (400.000), la Corée du Sud (300.000) et les Philippines (100.000), marchés inhabituels pour la France, premier exportateur européen de blé avec 11,4 Mt vendues hors UE.
« L'Asie a émergé comme acheteur en novembre, a confirmé ses achats à partir de février et poursuivi jusqu'en juin, surtout en mars et avril », indique Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes culture de FranceAgriMer, dressant un bilan de fin de campagne alors que la nouvelle moisson est en cours. En 2013-2014, l'Asie avait acheté 200.000 tonnes à la France, rappelle-t-elle, tout en soulignant l'aspect singulier de la campagne 2014, dû à une mauvaise qualité du blé tendre du fait de la forte humidité de l'été et avec, par conséquence, des prix anormalement bas. Selon elle, cette performance n'est pas appelée à se répéter.
« L'Asie reste un marché très conjoncturel. Nous avons beaucoup vendu, car nous avions beaucoup de blé, pas cher, dont la qualité correspondait aux besoins locaux. Mais cette année, la qualité apparaît plus normale et il n'y pas de raison de miser sur ce débouché », confirme Rémi Haquin, président de la filière céréalière à FranceAgriMer.
Une campagne plus conforme aux attentes devrait permettre à la France de retrouver ses marchés traditionnels, en premier lieu le Maghreb, qui s'est détourné en 2014-2015 car les blés proposés ne correspondaient pas aux critères de qualité recherchés : les ventes vers l'Afrique du nord ont plafonné à 4,5 Mt contre 7,7 Mt la saison précédente. Seule l'Egypte a augmenté ses achats, à 2,1 Mt contre 700.000 tonnes en 2013.
La météo - températures anormalement élevées depuis le printemps et manque de précipitations - va probablement affecter les rendements dans certaines régions, qui ont parfois déjà terminé la moisson après l'épisode caniculaire de la semaine dernière. En revanche « la qualité semble bonne sur les 15 % récoltés », affirme Rémi Haquin.
