Les surfaces agroforestières au sens large du terme restent limitées en France, de l’ordre de 170 000 ha dont 140 000 ha en pré-vergers. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et de la captation du carbone, l’agroforesterie constitue pourtant un potentiel important de réduction de gaz à effet de serre dans les exploitations. Selon l’Inra, l’agroforesterie étendue sur 400 000 ha d’ici 2030 permettrait de réduire les émissions de Ges d’origine agricole de 1,5 Mt éqCO2/an, soit autant que ce que permettrait un développement massif des légumineuses.
Au-delà des possibilités « raisonnables » qu’offre l’agroforesterie en faveur du climat, la pratique pourrait être étendue bien davantage encore. L’Inra considère que 28 % des sols cultivés en France et 20 % des prairies pourraient être conduits en agroforesterie, avec une densité de 30 à 50 arbres par hectare en moyenne. En fonction du territoire et des parcelles, différentes configurations seraient possibles : arbres fruitiers ou forestiers, associés à des prairies, des cultures ou du maraîchage, autour ou à l’intérieur des parcelles.
Sans aller jusque-là, le ministère de l’agriculture avait estimé, en 2007 déjà, que la conversion de 1,9 Mha, soit 15 % des surfaces agricoles, permettrait le stockage de près de 14 Mt éqCO2 par an ! Ce serait trois fois plus que le potentiel offert par l’essor de la méthanisation.
Pour l’agriculteur, les objectifs peuvent être différents, de la recherche d’une diversification économique – bien que la rentabilité reste moyenne dans de nombreux cas – à la protection intégrée des cultures, en passant par le bien-être animal (effet brise-vent, protection contre le soleil, etc).
Reste que planter des arbres sur son exploitation relève d’un choix important à long terme en termes de production, qui a un coût. Le coût moyen d’une implantation oscille entre 14 et 17 € par arbre en parcelle cultivée, et de 20 à 40 € par arbre en élevage. Sans tenir compte des possibilités de subvention, l’opération coûte annuellement entre 28 et 69 €/ha en fonction, notamment, des espèces choisies et de la densité.