Pour Jeunes agriculteurs, l’année 2015 laisse derrière elle des engagements qui n’ont pas encore été respectés. Comme tous les agriculteurs concernés, le syndicat est impatient de voir satisfaites les demandes d’aides au titre du plan de soutien aux producteurs en difficulté. Et il n’oublie pas les promesses faites par le Gouvernement concernant la pause réglementaire et la révision des normes.
« Comme le Gouvernement l’a promis, il est urgent de redéfinir la méthodologie sur toutes les réglementations », a ainsi expliqué Thomas Diemer, le président de JA, lors de la présentation des vœux du syndicat.
« L'année 2016 doit permettre d'avancer sur des mesures structurelles, qu'on a mis en chantier en 2015 », a expliqué Florent Dornier, secrétaire général du syndicat. « N'allons pas croire que manifester va nous donner un prix du lait à 340 euros/1 000 l. Notre réseau doit se mobiliser pour trouver et défendre des mesures structurelles. » Jeunes agriculteurs veut ainsi faire avancer « quatre chantiers », qu’il estime prioritaires.
Jeunes agriculteurs veut d’abord relancer la rénovation de la gouvernance des coopératives, l’une des mesures phares de son rapport d’orientation 2013. La coopération est le bras armé, le prolongement de notre activité. Les jeunes doivent se réapproprier ces outils de commercialisation et de promotion.
Investir la distribution pour récupérer de la valeur ajoutée
Le syndicat veut aussi travailler sur le regroupement de l’offre et la contractualisation. Ce sont d’autant plus des priorités pour le syndicat que des mesures structurelles, à l’évidence, s’imposent sur ces deux dossiers pour sortir les agriculteurs des difficultés. L’organisation des filières sera d’ailleurs le thème abordé dans le prochain rapport d’orientation du syndicat, qui sera présenté au 50e congrès, à Macon, du 31 mai au 2 juin 2016.
Le syndicat souhaite aussi poursuivre ses travaux sur la création de valeur ajoutée, via notamment l’implication des producteurs dans la distribution des produits. « Il faut arrêter de croire que nous serons compétitifs par rapport à nos concurrents internationaux. Il faut revoir notre approche de l'export », lance Florent Dornier. Le syndicat annonce l’organisation d’un colloque le 24 mars prochain, au cours duquel il veut apporter des solutions pour « se réapproprier les outils de distribution ».
Pour JA, l’enjeu de la distribution et de la réappropriation de la valeur ajoutée par les producteurs est un enjeu de société. « La crise agricole actuelle est un problème de société ! Citoyens, que voulez-vous manger? Si les consommateurs ne veulent pas de fermes de 500 vaches ou plus, nos difficultés les concernent. Les citoyens et collectivités doivent prendre conscience que nos productions ont une valeur. De notre côté, nous croyons toujours au modèle familial de notre agriculture, avec des exploitations transmissibles. »
Reste qu’aux difficultés économiques de 2015 se sont ajoutées les tracasseries administratives. Les nouvelles mesures du dispositif à l’installation ont été très laborieuses à mettre en place. « Les premières DJA 2015 n’ont été versées qu’au mois de juin », déplorent les représentants de JA. Le syndicat s’attend à une baisse sensible du nombre d’installations aidées en 2015.