Il faut une agriculture bio, des circuits courts, une agriculture urbaine, « mais, pour l'essentiel, nous devons garder l'ambition d'une agriculture compétitive et exportatrice », a assuré le candidat à la primaire de la droite, accompagné de deux anciens ministres de l'agriculture, Hervé Gaymard et Dominique Bussereau. Face à la nécessité de nourrir la planète, « nous avons devant nous des marchés gigantesques. La France est une des grandes puissances agricoles qui peut contribuer à cette ambition. (...) Malgré la détresse actuelle, notre agriculture a un avenir et notre devoir est de l'accompagner le plus efficacement possible », a-t-il assuré, énumérant un certain nombre de mesures après la visite d'un atelier porcin à Romillé.
« A très court terme », il propose des « prêts adaptés pour faire la soudure » dans le contexte actuel, ainsi que « des mesures de fond » comme « alléger, simplifier les normes » et ne pas « en rajouter par rapport aux normes européennes » ou encore « baisser les charges car elles représentent un handicap de compétitivité ». Il a préconisé l'engagement du gouvernement pour soutenir l'étiquetage des produits transformés et, avec ses partenaires européens, obtenir la levée de l'embargo russe. Il a souligné la nécessité d'un « dialogue » avec la grande distribution, comme avec l'industrie. Il a expliqué pouvoir comprendre la politique du « moindre prix » pratiquée par les grandes surfaces, mais « à condition de ne pas déstabiliser les filières de production ». « Les Français sont prêts à mettre un peu plus d'argent dans leur alimentation » contre l'assurance de sa qualité, selon Alain Juppé.
A moyen terme, il a estimé que la prochaine Politique agricole commune (PAC) pour 2020-2025 « doit se redonner une ambition économique, productive et exportatrice ». Alain Juppé a également évoqué l'hypothèse d'un « système assuranciel » pour « remédier à la volatilité des cours ». Face à la « situation d'extrême détresse » du monde agricole, « il faut réagir. Notre gouvernement fait beaucoup d'annonces mais ces annonces ne sont pas toujours suivies d'effet », a-t-il fait valoir. Les agriculteurs « sont des entrepreneurs, on en a besoin plus que jamais (...) il faut faire bien comprendre aux Français les enjeux de la crise actuelle », a ajouté Alain Juppé.
