Apparue il y a quelques années, cette dernière méthode permet de consulter la carte d'identité génétique des animaux d'élevage dès leur naissance. « Grâce à une simple prise de sang et à une série de marqueurs, on peut prédire leurs performances futures », déclare à l'AFP le président de l'Inra, François Houllier. « Pour les bovins, le bouleversement de la sélection génomique a rebattu les cartes », affirme-t-il. « Cela été une révolution. Le clonage est devenu nettement moins intéressant pour la sélection », dit-il.
Les débats éthiques sur le clonage animal et l'hostilité persistante des consommateurs ont également freiné les ardeurs de l'Inra concernant l'utilisation du clonage. Après Marguerite, limousine morte l'année de sa naissance d'une infection contractée après une blessure, l'Inra a cloné plus de cent veaux à des fins de recherche jusqu'en 2011, précise M. Houllier. L'Inra compte encore 18 clones bovins, âgés de 5 à 14 ans, essentiellement de race laitière Prim'Holstein. Ils coulent des jours tranquilles à la ferme de l'Inra située à Bressonvilliers (Essonne). Ils servent à la recherche, notamment pour étudier les processus de vieillissement, avec des retombées possibles sur la connaissance en médecine humaine, indique Jean-Louis Peyraud, chercheur à l'INRA.
L'Institut a également travaillé à préserver la race bovine très menacée du Bazougers (Mayenne). Pour cela, l'Institut a prélevé un morceau d'oreille d'Aurore, une vieille Bazougers, la veille de sa mort en 2000. En 2002, un des embryons clonés et transplantés à donné naissance à Aurore B.