L'expert en stratégie des marchés Agritel prédit une explosion des besoins en trésorerie des exploitations céréalières françaises. Premier indicateur, les rendements des orges d'hiver et leur qualité sont inférieurs aux attentes. Les prévisions pour le blé tendre sont par ailleurs revues à la baisse, annonçant une récolte 2016 très décevante pour les céréales à paille.
De fait, si l'on considère un montant de charges à couvrir de 1100 euros/ha en moyenne et un rendement de 7 t/ha, ce qui est déjà optimiste, ainsi qu'un prix payé à l'agriculteur pour un blé meunier aux normes de 130 euros/ha, cela donne un produit brut de 910 euros/ha, soit 200 euros/ha environ de perte pour un blé non réfractionnable. A cela, il faut ajouter 220 euros en moyenne concernant les besoins personnels de l'exploitant et les charges de remboursement. Agritel estime donc à plus de 400 euros/ha les besoins de trésorerie des exploitations céréalières françaises pour pouvoir atteindre la récolte 2017.
« Cette estimation sera malheureusement encore plus défavorable dans de nombreuses exploitations, notamment dans les régions particulièrement touchées par les intempéries », déclare Michel Portier, directeur général d'Agritel.