Au Sial, le Brésil défend son agriculture « durable »

« En Europe, on l'impression que le Brésil a dévasté sa couverture végétale et naturelle avec son agriculture, mais ce n'est pas le cas », a affirmé au cours d'un entretien avec l'AFP Roberto Jaguaribe, nouveau président d'Apex-Brésil, l'agence brésilienne de promotion de l'exportation et de l'investissement.

« Nous avons multiplié par cinq la production de céréales et de soja sans augmenter la surface des terres utilisées, et nous avons réussi à nous doter d'un code forestier il y a trois ans qui est l'un des plus stricts du monde, et permet une agriculture vraiment durable » a ajouté M. Jaguaribe, un diplomate, qui a été ambassadeur du Brésil en Chine et au Royaume-Uni.

« Pour l'élevage, nous avons réduit les surfaces utilisées avec près de 200 millions d'animaux sur 165 millions d'hectares, alors que nous avions 165 millions d'animaux sur 220 millions d'hectares dans les années 1990 », a-t-il dit, « et cela reste malgré tout une production très extensive ».

Selon lui, « l'image du Brésil qui dévaste la nature est surtout véhiculée en Europe pour permettre à une forme de protectionnisme de s'exercer » à l'encontre des produits agricoles brésiliens.

Interrogé sur les dégats causés par la déforestation de la forêt amazonienne, M. Jaguaribe a brandi des statistiques montrant que le Brésil conserve « 61% de sa couverture naturelle originale ». « En Europe, il ne reste plus que 0,3 % de la couverture originelle du continent » a-t-il dit.

Selon lui, le Brésil « peut doubler, voire tripler sa capacité de production agricole sans affecter la forêt ». « Nous avons encore 115 millions d'hectares sous-utilisés pour l'agriculture » a-t-il dit.

Par ailleurs, a-t-il dit, le Brésil n'est « pas très optimiste » sur la possibilité d'accéder au marché européen du sucre après la levée attendue en 2017 des quotas européens de sucre. Le Brésil est le premier exportateur mondial de sucre. « Nous ne pensons pas que l'Europe va soudain être un marché libéré pour le Brésil » a-t-il dit, en espérant plutôt l'aboutissement des discussions commerciales Mercosur-UE.

« La production du Brésil en sucre de canne reste beaucoup plus compétitive que la production européenne de sucre de betterave » a-t-il estimé, « même si l'Europe a renforcé sa productivité et le Brésil significativement augmenté ses coûts de production ». « En Europe, le sucre a une histoire : c'est Napoléon qui a lancé l'exploitation de la betterave à cause du blocage continental. Avant, il venait du Brésil », a-t-il regretté.

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