La prévision de récolte de maïs, déjà catastrophique le mois dernier, est passée de 12,2 millions de tonnes (Mt) à 11,8 Mt, principalement en raison d'une baisse des rendements et des surfaces, selon FranceAgriMer, qui souligne « des déceptions sur les rendements » des champs irrigués. Cela se traduit par une baisse de près de 10 % sur un an. « C'est une belle claque ! Passer en-dessous des 12 millions de tonnes... C'est le plus bas niveau depuis 20 ans », notait un opérateur sur le marché des céréales, alors que ces nouvelles soutenaient le cours sur Euronext.
En ce qui concerne le blé tendre, on reste sans surprise sur une année noire, bien que très légèrement réévaluée par rapport au mois dernier (28,1 Mt contre 28 Mt). Du coup, la part de marché de la France vers l'Algérie, son premier client à l'export, se réduit de manière drastique, passant de 78 % lors des deux exercices précédents à 46 %, avec 495 801 tonnes. Principal bénéficiaire de ce repli, le voisin allemand taille de sérieuses croupières à la France, et voit ses exportations exploser vers cette destination, avec 216 505 tonnes.
Une récolte canadienne colossale de blé dur
Les récoltes françaises ont été très durement touchées par l'excès de pluie et le manque de luminosité en mai et juin qui ont fortement pénalisé les rendements des cultures d'hiver et de printemps, avant la sécheresse en été. La production de blé dur français, elle, est inchangée ou presque, à 1,56 Mt, alors que FranceAgriMer fait parallèlement état d'une estimation de récolte record au Canada, à 7,3 Mt contre 5,4 Mt l'an dernier. Cette récolte canadienne colossale sera toutefois de qualité très « hétérogène », a prévenu Xavier Rousselin, spécialiste du blé dur pour FranceAgriMer.
Enfin, en ce qui concerne les orges, la prévision de production est quasiment inchangée, à 10 Mt. En revanche, les exportations sont nettement revues à la baisse, vers l'UE (2,84 Mt contre 3 Mt) et surtout vers les pays tiers (1,4 Mt contre 1,6 Mt).