Parallèlement, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant les grilles de l'usine, dont l'inauguration initialement prévue mercredi, a été reportée. A l'intérieur, les militants sont montés à partir de 8h sur les nouveaux silos dont ils ont tagué certaines façades des mots « Bayer/Monsanto assassins » et « Monsanto dégage », avant de ressortir dans le calme trois heures plus tard, sous l'œil d'une quinzaine de gendarmes.
« Nous menons toujours des actions pacifistes à visages découverts », a souligné Olivier Loziat, animateur de la Confédération paysanne de l'Aude, « il n'y a jamais de violence sur ce type d'occupation », a-t-il dit. « Nous sommes venus de tout le sud de la France pour contester l'inauguration de cette usine de Monsanto et Bayer », a également déclaré Christine Thelen, militante historique des Faucheurs volontaires du Larzac.
« Nous voulons signifier notre opposition à cette multinationale qui détruit l'agriculture et l'environnement », a-t-elle dit à un correspondant de l'AFP, alors qu'elle se trouvait à l'intérieur de l'usine.
Sur les grilles fermées, les manifestants ont déployé des banderoles dénonçant les activités de la multinationale semencière et chimique, sur laquelle on pouvait lire notamment : « Monsanto, le meilleur de la qualité, c'est les bénéfices ».
Dans un communiqué, mardi, le spécialiste des OGM, récemment racheté par le groupe allemand Bayer, avait annoncé le report, pour des raisons de sécurité, de l'inauguration de ses nouvelles installations à Trèbes. « Depuis 1976, le site de Trèbes produit des semences de maïs, de colza et de soja pour l'Europe. Il compte maintenant deux usines modernes de conditionnement des semences. L'inauguration visait à mettre en avant l'investissement réalisé de 87 millions d'euros dans les dernières années », selon Monsanto. Le géant américain « déplore cependant le fait de ne pas pouvoir organiser sereinement un événement au sein de ses propres installations sans craindre pour la sécurité des personnes ». « Cette intrusion constitue une destruction matérielle avérée et une atteinte vis-à-vis des collaborateurs de Monsanto qui ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail de manière sereine », a réagi mercredi après-midi une porte-parole du groupe dans un nouveau communiqué, précisant « envisag[er] de porter plainte, comme ce fut le cas pour les effractions précédentes ».
Dans un communiqué, les Faucheurs volontaires s'étonnent de l'annulation de cette inauguration. Ils expriment leur intention de maintenir « une présence déterminée, organisée et de tous les instants sur ce site de Trèbes jusqu'à la fermeture de cette usine marchande de mort. »