« Les autorités brésiliennes doivent comprendre qu'elles doivent agir le plus tôt possible pour rétablir la confiance en leur système de contrôles », a expliqué le commissaire à l'AFP au premier jour d'une visite à Rio de Janeiro prévue de longue date. « Je m'attends à une bonne coopération, une entente mutuelle et des solutions efficaces », a ajouté Vytenis Andriukaitis qui rencontrera le ministre brésilien de l'agriculture mardi.
« Nous disposons d'un système de contrôles qui fonctionne de façon indépendante et garantit les plus hauts niveaux de sécurité alimentaire. C'est un modèle qui devrait être implanté partout ailleurs », a-t-il souligné.
Premier exportateur de bœuf et de volaille au monde, le Brésil est secoué par une crise alimentaire depuis que la police a révélé le 17 mars que d'importants exportateurs de viande avaient corrompu des inspecteurs des services d'hygiène pour certifier de la viande avariée comme étant propre à la consommation.
Plusieurs pays ont fermé totalement leurs portes, même si des marchés majeurs comme la Chine ont levé leur embargo samedi, bloquant uniquement les lots en provenance des 21 usines de transformation incriminées par l'enquête. L'Union européenne a quant à elle fait savoir vendredi que « tous les lots de viande provenant d'établissements impliqués dans la fraude et qui sont actuellement en route vers l'UE seront rejetés et renvoyés au Brésil ». L'exécutif européen avait déjà exigé et obtenu des autorités brésiliennes qu'elles suspendent la licence de quatre établissements brésiliens autorisés à exporter vers l'UE.
Le ministre brésilien de l'agriculture Blairo Maggi a affirmé lundi lors d'une conférence de presse à Brasilia que la rencontre avec Vytenis Andriukaitis sera un « moment important pour donner des explications et laisser une bonne impression du travail effectué par nos équipes ». « Le fait que nous ayons réussi à maintenir le marché ouvert ne signifie pas que nous aurons le même volume de ventes », a admis le ministre.
Jugeant que l'image du Brésil avait été « beaucoup attaquée ces derniers jours », il a dit craindre que des concurrents « profitent de ce moment de fragilité pour tenter de gagner de nouveaux marchés ». Selon les derniers chiffres du ministère du Commerce extérieur, la moyenne quotidienne d'exportations de viande brésilienne a chuté de 19 % en une semaine, passant de 62,2 à 50,5 millions de dollars. La semaine dernière, cette même source avait affirmé que cette moyenne avait chuté à hauteur de 74.000 dollars pour la journée de mardi. L'AFP a sollicité des explications auprès du ministère concernant la différence entre ces chiffres, sans obtenir de réponse. Le ministre de l'agriculture a aussi indiqué qu'une visioconférence aurait lieu lundi à 21h30 locales (00h30 GMT mardi) avec des représentants de Hong Kong, première acheteur de viande bovine brésilienne, pour tenter de les convaincre de reprendre les exportations.
