Comme sa concurrente communiste Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à la présidentielle 2017, n’a pas beaucoup détaillé ses propositions agricoles. Pas de propositions précises mentionnées sur son site de campagne, mais l’affichage d’une vision en rupture totale avec « le capitalisme ».
Principale rupture agricole : l’interdiction des intrants chimiques ! Philippe Poutou souhaite réaliser la conversion agricole vers le "tout biologique" d'ici à dix ans. Pour cela, il compte interdire les "intrants chimiques, biocides et engrais" et favoriser les circuits courts entre l'agriculteur et le consommateur.
De cette rupture, le candidat décline de nombreuses propositions :
- Réorientation de la recherche pour qu’elle ne soit plus au service des multinationales de la chimie ou des semences mais qu’elle permette aux paysans de nourrir la population sans avoir recours à la chimie
- Réorientation des aides vers les paysans vertueux d’un point de vue environnemental avec un plafonnement en nombre d’hectares
- Encourager les semences paysannes et supprimer les brevets et autres copyrights
Le candidat du NPA défend aussi :
- l’accès à la terre des jeunes paysans en interdisant la spéculation, en réformant la SAFER
- l’interdiction de toutes les PGM quelle que soit la méthode de modification des gènes
- la réduction de l’irrigation en grandes cultures
- l’interdiction des cultures sous serres chauffées
- la fin des élevages industriels, le respect du bien-être animal et la réduction de la consommation de viande
En lien avec sa « conversion totale » de la production, Philippe Poutou veut inciter les producteurs à conduire des pratiques « séquestrant du carbone dans le sol », pour permettre à l’agriculture de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Il entend développer la recherche agricole avec un financement 100 % public.
Outre des aides en faveur de la production biologique et du développement des circuits courts, le candidat souhaiter « redéployer les aides en faveur des zones difficiles pour maintenir l’agriculture sur tout le territoire ».
Enfin, en matière de pluralisme syndical, Philippe Poutou est favorable à la proportionnelle intégrale dans toutes les élections professionnelles. Il cible notamment la FNSA et Jeunes agriculteurs qu’il accuse de « s’être assurés le contrôle des groupes coopératifs, de la protection sociale agricole, des assurances, par de multiples artifices ».