Plus d’un tiers des surfaces de tournesol seraient concernées par les attaques récurrentes des oiseaux. Pour préserver cette plante clef pour la biodiversité mais menacée, les agriculteurs du GSI 37 (Groupe Systèmes Innovants 37) ont cherché à limiter les dégâts au moment du semis. C’est ainsi que depuis trois ans, ils utilisent pour leurs semis un mélange composé de graines de tournesol classiques issues de la récolte précédente et d’une variété tolérante à des herbicides de post-levée. Les agriculteurs sèment 150 000 graines par hectare (soit le double d’un semis classique) de ce mélange.
L’objectif est d’avoir suffisamment de plants de tournesol après le passage des oiseaux pour obtenir une bonne densité de plants par mètre carré, gage d'un bon rendement au terme de la culture. Après la levée du tournesol, l'agriculteur utilise, si besoin, un désherbant pour détruire les pieds qui pourraient être en trop et seuls subsistent ceux issus de la variété tolérante à l’herbicide de post-levée. « Cette nouvelle technique permet de limiter fortement l’incertitude liée aux attaques d’oiseaux et remobilise des agriculteurs qui avait été découragés par ce fléau », explique Fabien Labrunie, co-animateur du GSI 37. « Nous sommes souvent interrogés sur nos pratiques. La pédagogie sur ces innovations est essentielle, car ce sont des solutions astucieuses en phase avec les réalités du terrain », ajoute Pierre Arnault, co-animateur du GSI 37.
À l’occasion des semis 2017, le GSI 37 a accueilli Jean-Yves Le Déaut, président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), venu présenter son récent rapport sur "les enjeux économiques, environnementaux, sanitaires et éthiques des biotechnologies à la lumière des nouvelles pistes de recherche". Une journée qui a été l’occasion d’échanger sur le besoin d’innovations des agriculteurs et de présenter différents itinéraires techniques innovants développés par le GSI 37.
