Des ONG accusent les agences européennes d'évaluation « biaisée »

« Sur les douze études disponibles sur la cancérogénicité du glyphosate, sept montrent un risque accru pour les rongeurs exposés à cette substance, mais les agences européennes ne les ont pas prises en compte », a déploré lors d'une conférence de presse François Veillerette, directeur de Générations futures. « C'est une évaluation biaisée », a-t-il accusé. « Le rapport de Global 2000 montre pourquoi les arguments de l'EFSA (agence de sécurité des aliments) et de l'ECHA (agence des produits chimiques) sont fallacieux et comment la réglementation pour l'évaluation des substances chimiques n'a pas été respectée », a ajouté le responsable de l'ONG, à quelques semaines d'un vote décisif à Bruxelles.

Le rapport, très technique, met en cause la méthode statistique retenue, les données utilisées pour comparer les résultats à ceux d'animaux non exposés et la mise à l'écart de certaines études. L'EFSA en 2016 puis l'ECHA en 2017 ont estimé que l'exposition au glyphosate ne présentait pas de risque accru de cancer, ouvrant la voie à la ré-homologation de cet herbicide massivement utilisé en agriculture. Or, en mars 2015, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), dépendant de l'OMS, avait classé comme « cancérogène probable » cette substance.

En raison de cette controverse, les Etats membres n'étaient pas parvenus à dégager une majorité qualifiée en 2016 alors que la licence du glyphosate expirait en juin. La Commission avait in extremis décidé de la prolonger de seulement 18 mois en attendant un nouveau vote.

« Un vote des experts représentant les Etats membres pourrait intervenir lors d'un comité les 5 et 6 octobre », a indiqué Générations futures. « La France, qui s'était opposée à la ré-homologation en 2016, a une position clé dans ce dossier et nous souhaitons connaître au plus vite la position du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot », a indiqué François Veillerette.

La nouvelle évaluation de l'ECHA avait également été mise en cause ce printemps par un scientifique américain renommé, Christopher Portier, qui avait eu accès aux données des études utilisées par l'agence européenne des produits chimiques. Dans une lettre adressée en mai à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, le chercheur avait notamment estimé que « l'ECHA et l'EFSA n'avaient pas identifié tous les cas statistiquement significatifs de cancer dans les études de cancérogénécité des rongeurs exposés au glyphosate ».

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