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Web-agri : L’année passée, Claas a présenté une technique d’ensilage innovante appelée Shredlage. Simon, peux-tu d’abord expliquer en quoi consiste cette méthode ?
Simon Badouard : Shredlage est un terme déposé et breveté qui appartient à la marque. La méthode réside essentiellement dans le cœur de l’ensileuse, l’éclateur. Il est rainuré d’une manière spécifique et possède un différentiel de vitesse important, de l’ordre de 50 %. Cela permet de travailler le fourrage différemment d’un éclateur classique. L’agriculteur ensile des brins de plus de 20 mm de longueur, là où la moyenne se situe entre 14 et 15 mm. Le dispositif pulvérise les grains et défibre le produit. Du coup, la quantité de reflux des animaux est très faible, quasi inexistante.
Web-agri : Au moment du rachat, Claas a annoncé des gains de performance significatifs dans la production. Après une année de tests grandeur nature dans des exploitations françaises, qu’en est-il en termes de productivité laitière, de qualité du lait et de santé animale ?
S. Badouard : Effectivement, le principe Shredlage, originaire des États-Unis a été développé en 2010 par des nutritionnistes américains. Sept ans d’essais et de développement nous permettent d’affirmer les bons résultats techniques. En parallèle, nous savons que ce qui est vrai là-bas ne l’est pas forcément en Europe. Du coup, des tests ont été menés l’an dernier dans des fermes expérimentales et l’éclateur a été installé sur deux ensileuses.
Le résultat est à la hauteur de nos attentes : les brins plus longs engendrent une meilleure rumination des vaches. Une vache qui rumine est un animal en bonne santé, et une vache en bonne santé profite d’un potentiel de production supérieur. Dans les fermes témoins, le gain de production est d’environ 1 l de lait par bête et par jour. Les taux TB et TP sont en hausse également.
Il faut évidemment tenir compte de la situation de départ de l’exploitation. L’ensilage Shredlage comporte plus de fibre et d’énergie. Parfois, il est nécessaire de recaler la ration alimentaire du troupeau. Sans oublier que l’éleveur n’apporte plus de fibres extérieures. Côté santé animale, le gain est plus difficile à mesurer mais les économies réalisées grâce à des animaux en bon état peuvent être importantes.
Web-agri : Lors des chantiers de récolte, l’allongement des brins et la granulométrie différente impactent-ils le tassage du silo ?
S. Badouard : Selon le taux de matière sèche du maïs, le chauffeur règle la longueur de coupe entre 20 et 26 mm. Plus la maturité de la plante avance, plus la coupe est longue. Cette règle vaut aussi avec un éclateur conventionnel. Quant au tassage, même si la texture est différente, oui, le tassage est efficace. La récolte est plus difficile à pousser, plus lourde. Du coup, une fois en place, la matière est stable ce qui améliore la conservation. La densité des silos testés est autour de 250 kg de matière sèche par m 3 là où la moyenne est à 220 kg.