Mercredi 11 octobre 2017, Emmanuel Macron a conclu le premier chantier des États généraux de l’alimentation. La FNAF-CGT réagit au discours du président de la République.
« Le gouvernement présentera une loi début 2018, applicable par ordonnances. Ces annonces officielles confirment des tractations entre composantes du patronat pour la répartition de la valeur créée dans l’ensemble des filières agroalimentaires, pour une large part, par les salariés. A la clé, une augmentation généralisée des prix pour les consommateurs est programmée. A la fois, on prend dans les mêmes poches et de surcroît, on "assure" aux couches populaires une nouvelle aggravation des inégalités, cette fois-ci, alimentaires » dénonce le syndicat.
Concernant la formation du prix qui serait inversée en partant des coûts de production de l'agriculteur, le syndicat y voit « une attaque supplémentaire contre le "coût du travail". La poursuite du pillage du travail salarié et du travail paysan par les industriels agroalimentaires et la grande distribution se poursuivra. Les Etats généraux ne font aucune mention des niveaux de rentabilité financière ni des dividendes indécents versés aux actionnaires. »
Sur les organisations de producteurs, elles ne sont pas de « nature à rééquilibrer le rapport de force à l’intérieur de chaque filière sans une intervention pérenne et forte de l’État. »
Le plan de 5 milliards d'euros sur cinq ans en faveur de l'agriculture suscite aussi le scepticisme de la FNAF-CGT : « serait-il l’équivalent d’un « plan de licenciements » pour les petits et moyens agriculteurs voués à disparaître ? ». Le syndicat craint une « accélération de la concentration agraire, contraire à un type de développement agricole soucieux de la sauvegarde des ressources naturelles et de l’environnement, participant d’un aménagement harmonieux du territoire. »
Et de conclure : « Une véritable politique alimentaire et nutritionnelle publique doit garantir l’accès pour tous à une alimentation saine et diversifiée à des prix socialement acceptables. Les orientations proclamées par Macron n’y répondent pas. Au contraire, elles lui tournent le dos. »