Le géant Bunge dans le rouge au 3T

L'essentiel de la provision (1,5 milliard de dollars sur un total de 1,7 milliard) est lié à la constitution avec BP d'une coentreprise dans les biocarburants dans ce pays, annoncée en juillet. Les deux groupes vont y combiner leurs activités existantes dans ce domaine au Brésil. Au cours du trimestre terminé fin septembre, Bunge affiche au final une perte nette de 1,48 milliard de dollars, a-t-il annoncé mercredi, contre un bénéfice net de 365 millions l'an passé pour la même période. Le chiffre d'affaires s'est rétréci à 10,3 milliards de dollars (un niveau inférieur aux prévisions des analystes) contre 11,4 milliards au troisième trimestre 2018. Hors éléments exceptionnels et ramené par action, la référence pour les investisseurs à Wall Street, Bunge est néanmoins parvenu à faire mieux que le consensus des analystes. Son bénéfice net par action de 1,41 dollar reste néanmoins très en deçà des 2,52 dollars de l'an passé. « Nous avons bien piloté sur une mer incertaine et des marchés en détérioration », a estimé le PDG Greg Heckman dans un communiqué reçu à Paris. » Nous avons amélioré notre exécution opérationnelle ainsi que notre discipline sur la gestion du risque. Notre décision de rassembler notre siège international et notre siège américain à Saint-Louis (Missouri), est une étape importante pour rationaliser notre structure mondiale. » Le déménagement devrait être effectif à la fin du deuxième trimestre 2020.

Bénéfices annuels attendus en baisse 

Pour l'ensemble de l'exercice, le groupe a prévenu qu'il s'attendait à « une baisse » des bénéfices par rapport à 2018, étant donné « l'environnement actuel de l'agro-business » qui devient plus « difficile ». Cette prévision exclut néanmoins l'impact potentiellement favorable sur les comptes du groupe de son investissement dans « Beyond Meat », une société qui a le vent en poupe à Wall Street, spécialisée dans les fausses viandes issues du végétal, et d'une amélioration des résultats de la division sucre et bioénergie. Au 3e trimestre, les marges de la trituration dans le soja ont été « abaissées », en raison à la fois de la « rétention » des récoltes par les agriculteurs américains attendant une hausse des cours, et d'une « faible demande à l'exportation » due à la guerre commerciale USA-Chine qui se poursuit. La Chine, aux prises avec une épidémie majeure de fièvre porcine africaine qui a décimé ses élevages porcins, a aussi beaucoup moins de besoin d'importer du soja.

En céréales, en plus de ces facteurs, Bunge a souffert du retard des récoltes américaines, dû aux inondations exceptionnelles dans la corn belt qui avaient retardé les semis au printemps. Les résultats des divisions fret maritime et trading/distribution sont plus bas que ceux de l'an passé, ceux des engrais sont comparables. Les huiles alimentaires ont amélioré leurs performances en Amérique du nord et au Brésil avec un meilleur équilibre offre/demande sur l'huile de soja. Au Brésil, la nouvelle société BP Bunge Bioenergia, détenue à parité par le britannique BP et Bunge, va rassembler les opérations de sucre et d'éthanol des deux groupes. Elle fabriquera de l'éthanol à partir de la canne à sucre dont le Brésil est le premier producteur mondial. Elle disposera de 11 sites de production et sera en mesure de générer de l'électricité grâce à la biomasse issue des déchets de canne à sucre. Bunge, fondé initialement en 1818 à Amsterdam (Pays-Bas), emploie 31 000 salariés dans le monde, pour rassembler et commercialiser des produits agricoles dans le monde entier. Le groupe dispose de plus de 360 installations, terminaux portuaires, usines de trituration, silos de céréales, et unités de production agro-alimentaire.

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