A Caen, du lisier déversé devant les portes de Monoprix

Producteurs de viande bovine et de lait pour la plupart, ils ont progressivement déversé au cours de la journée la cinquantaine de tonnes (selon la police) de gravats, de fumier et de lisier contenus dans la quarantaine de remorques qui bloquaient depuis jeudi matin une place de Caen, devant la préfecture. Selon la police, ils étaient une trentaine. Ils ont d'abord visé Monoprix, à la mi-journée. 

La direction avait auparavant demandé aux clients de quitter le magasin, selon la police, mais elle n'a pas pu baisser à temps l'ensemble des rideaux de fer, a-t-elle constaté. Une petite partie des déchets a été repoussée à l'intérieur du magasin par les manifestants à l'aide de tracteurs. « Monoprix a refusé hier soir de nous donner à manger comme le font régulièrement d'autres magasins en solidarité avec notre mouvement. On est venus ce matin négocier pendant une demi-heure. Mais la direction a maintenu son refus », a affirmé à l'Afp Samuel Bidert, responsable des Jeunes agriculteurs (JA) du Calvados.

Les agriculteurs dénoncent les prix non rémunérateurs, selon eux, auxquels leur sont achetés leurs produits.

« La deuxième raison de notre action c'est que des labels Viande française, j'en vois pas beaucoup ici. On a fait le tour de magasin. Il y a énormément de viande étrangère alors que d'autres magasins dans la région ont quasi-exclusivement de la viande française », a ajouté Samuel Bidert.

L'action a eu lieu sous le regard amusé de la plupart des badauds dont les commentaires montraient leur solidarité avec les agriculteurs. « C'est extraordinaire ce qui se passe. Je n'ai jamais vu ça », s'étonne Paula O'Neill, une touriste irlandaise d'une cinquantaine d'années. « C'est bien qu'ils puissent faire ça. Chez nous aujourd'hui des agriculteurs passent en justice après avoir bloqué un ministre pendant deux heures dans sa voiture durant une manifestation » liée au coût de l'eau, ajoute-t-elle.

Peu avant 15h, alors que les services municipaux finissaient de nettoyer les trottoirs de Monoprix, les éleveurs ont déversé des pneus et du fumier devant trois entrées de la préfecture, avant de quitter progressivement la place, qu'ils auront bloquée près de 36 heures. Ils se sont alors rendus à la Ddtm, ont bloqué la rue et commencé à vider leurs dernières bennes, selon un photographe de l'Afp. Ils étaient toujours sur place vers 17h30 selon la police. « Le plan d'urgence annoncé par le gouvernement » en juillet après une forte mobilisation des agriculteurs en France, en particulier à Caen, « c'est un plan social de l'agriculture, comme pour les usines. Reclassement, formation, voila ce qu'on nous propose », a commenté Samuel Bidert.

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