Malgré un développement constant de leurs activités, les entrepreneurs des territoires, qui regroupent les entreprises de travaux agricoles et de travaux forestiers, attendent fermement des mesures de simplification en matière de droit du travail. Fin mars 2014, en plein remaniement ministériel, la fédération nationale des entrepreneurs des territoires demandait « une meilleure prise en compte de la saisonnalité agricole dans la réglementation ». Les Eta sont contraintes de jongler en permanence avec les aléas de la météo pour satisfaire leurs clients agriculteurs. Or « la législation n’est pas adaptée aux réalités de notre métier. Comment légiférer alors même que le climat n’est pas contrôlable ? » s’interrogeait-on dans l’une de ces entreprises.
« Beaucoup d’entrepreneurs sont bloqués par le régime de demande de dérogation à l’horaire légal de travail qui ignore la météo et les caprices de la nature. Pourtant, sur le terrain, le travail est là et nos clients attendent » regrette pour sa part Gérard Napias, le président de la Fnedt.
La nécessaire harmonisation sociale
Mais pour les 13.000 entreprises de travaux agricoles, l’amélioration de leur environnement économique ne se décrètera pas uniquement à Paris. A l’heure où tous les regards se tournent sur le scrutin européen, la Fnedt, qui tient son 82e congrès du 15 au 17 mai à Dunkerque, n’oublie pas le rôle que joueront les députés européens qui seront élus le 25 mai prochain pour les six années qui viennent. Le syndicat attend, comme l’ensemble du monde agricole, l’ouverture et l’aboutissement d’un débat européen sur l’harmonisation – au moins partielle – des règles sociales et fiscales au sein de l’UE.
« En termes d’emploi et de formation, le futur parlement devra s’engager pour lancer la convergence des conditions fiscales, sociales et réglementaires », expliquent ainsi la Fnedt et la Confédération Européenne des entrepreneurs de travaux agricoles, ruraux et forestiers.
Les deux syndicats demandent également « une rémunération de toutes les prestations qui permettent la protection de l’environnement. »
La compétitivité des entreprises de travaux agricoles au service des agriculteurs semble ainsi d’autant plus primordiale pour la Fnedt que « le marché agricole s’est nettement libéralisé ces dernières années » : fin des organisations communes de marché inscrite dans la Pac 2015-2020, suppression des quotas laitiers dans moins d’un an, abandon des quotas sucriers en 2017. « Des entrepreneurs sont pris en étau entre des montants d’investissements toujours plus élevés et des prix de prestation déconnectés des coûts de production. »
« Les députés doivent comprendre que les entreprises de travaux sont une des clés du maintien de l’activité en zone rurale », insiste Gérard Napias. Avec 13.000 Eta employant plus de 66.000 salariés et un total, secteur forestier compris, de 21.300 entreprises employant plus de 80.000 salariés, la prestation de services agricoles reste un secteur en pleine croissance et qui peine même à recruter, « faute de candidats suffisamment nombreux ».