Emmanuel Macron laisse les agriculteurs avec leurs inquiétudes et leurs doutes

Au regard des réactions des syndicats agricoles, Emmanuel Macron, dans ses « vœux à l’agriculture » prononcés jeudi 25 janvier à Saint-Genès-Champanelle dans le Puy-de-Dôme, n’a, semble-t-il, pas vraiment rassuré les agriculteurs qu’ils représentent.

La FNSEA souligne quelques propos encourageants. D’abord au sujet de la répartition de la valeur et le juste retour aux producteurs. « Il devrait valider les constats que nous faisons depuis longtemps et donner des règles qui permettront d'encadrer les promotions, de stopper les prix abusivement bas, et de contractualiser à partir des coûts de production avec comme objectif l'inversion de la construction des prix », écrit le syndicat.

Le syndicat majoritaire accueille aussi d’un bon œil les propos élyséens sur le loup et le pastoralisme, et surtout sur la défense de la Pac. Mais il reste « vigilant » sur le dossier phytosanitaire. « Nous lui répétons que nous sommes favorables aux alternatives mais nous sommes contre des interdictions brutales », évoquant l’arrêt programmé du glyphosate.

Mais la FNSEA reste inquiète sur « trois sujets ». « Sur la recherche, il n'y a pas eu suffisamment de volontarisme affiché. C'est pourtant la clé de notre avenir. Sur les zones défavorisées simples, sujet très sensible, nous attendons du Président une réelle prise en compte de ces territoires qui sont aujourd'hui classés et qui risquent de ne plus l'être demain. Cette perte financière serait catastrophique pour de nombreux agriculteurs. » Sur ce sujet, l’inquiétude est partagée par Jeunes agriculteurs : « Comment maintenir une agriculture sur l'ensemble des territoires si ces aides sont supprimées ? », questionne le syndicat.

Mercosur : le « revirement », la « trahison »

Et c'est surtout sur les accords internationaux que les syndicats fustigent les propos d’Emmanuel Macron. « Sur le Mercosur, nous sommes inquiets des propos tenus qui laissent entendre qu'un accord serait à portée de mains. Nous y sommes opposés », commente la FNSEA.

« Quelle cohérence entre la volonté de promouvoir la montée en gamme des standards de viande française et la signature d’accords de libre-échange autorisant l’importation de viandes ne respectant pas nos normes de production, sans exigence d’une moindre clause de réciprocité ? », s’interroge la Coordination rurale. La section viande du syndicat se dit « abasourdie » des propos du chef de l’Etat sur le Mercosur et évoque « une trahison ».

« Emmanuel Macron ne peut se contenter d’incantation et de figures de style : il doit mettre un terme aux négociations en cours. Il a évoqué certaines « lignes rouges », quelles sont-elles ? », poursuit la Confédération paysanne.

Et c’est toute la filière viande bovine qui s’indigne de la position de l’Elysée. « Notre interprofession n'acceptera sous aucune condition la conclusion d'un accord entre l'UE et le Mercosur contenant une quelconque offre de viandes bovines », explique Interbev. « En quoi l'ouverture du marché chinois - dont personne n'est aujourd'hui capable de mesurer les effets, ni d'estimer les volumes ou les types de viandes qui pourront y être exportées - pourrait-elle atténuer la crise sans précédent que créera cet accord dans le secteur ? »

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