Le climat est devenu un enjeu de paix ! Mais limiter le réchauffement climatique à 2°C à l’horizon de 2100 impose une stratégie politique, économique et environnementale globale qui associe tous les pays de la planète autour d’un seul enjeu : la réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. C’est dans cet objectif que devrait s’inscrire le prochain accord de la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (Cop21/Cmp11), aussi appelée "Paris 2015", qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. Selon François Hollande, venu clore le 20 février 2015 le forum international "Agriculture et changement climatique", organisé conjointement par la Fnsea et les ministères de l’Agriculture et des Affaires étrangères, cet accord devra accompagner les pays à s’adapter au dérèglement climatique en y joignant un volet programmatique. Il est en effet exclu d’imaginer que la prochaine conférence mondiale aboutisse à un catalogue de bonnes intentions reposant sur des mesures restrictives. Il reviendra en revanche à chaque Etat de faire savoir quelles seront les contributions de chacun d’eux pour atteindre l’objectif climatique.
Pour tout ce qui relève de l’agriculture, il s’agira de convertir les agriculteurs à l’agro-écologie en adoptant de nouvelles technologies pour produire plus et mieux , sans exclure le recours aux biotechnologies, a précisé le président de la République, François Hollande.
Pour les pays en développement et leurs 2,7 milliards de paysans, un tel accord serait une opportunité pour élaborer des programmes de modernisation de leurs agricultures en adoptant de nouvelles pratiques agricoles à la fois écologiques et intensives pour accroître leurs rendements. Il n’est pas question d’imaginer que la réduction des émissions des gaz à effet de serre (Ges) menace la sécurité alimentaire de la planète et des paysans les plus pauvres, déjà victimes des dérèglements climatiques alors qu’ils n’en sont pas responsables. Tel est le principal message porté par François Hollande, président de la République en prononçant son discours de clôture.
L’agriculture sera une partie des solutions
Toutes les agricultures du monde seront mobilisées pour relever deux défis essentiels : stocker du carbone et produire plus et mieux pour nourrir, jusqu’à 11 milliards d’hommes d’ici 2100. Et si aucun engagement n’est pris dans ce sens pour y parvenir, l’échec est assuré.
Pour financer cette « nouvelle révolution verte », le prochain accord sur le climat comportera un volet financier avec la constitution d’un fonds. Entre 170 et 350 milliards d’euros seront nécessaires pour financer la transition agro-écologique des pays les plus fragiles.
En France, la loi d’avenir pour l’agriculture prépare déjà les agriculteurs à la transition agro-écologique, selon Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture. Pour la Fnsea, le prochain accord sur le climat imposera une nouvelle orientation de la Pac avec des aides à l’assurance et de nouveaux dispositifs de soutien pour privilégier la responsabilisation et l’innovation aux dépens des contraintes et des mesures répressives. L’agro-écologie fera la promotion de l’innovation technologique et financière.
Le double défi climatique et alimentaire de l’agriculture mondiale reposerait, selon François Hollande, sur quatre stratégies.
La recherche génétique fait partie des voies à explorer
Il s’agirait de favoriser l’économie circulaire (méthanisation, gestion des engrais organiques) et le stockage du carbone dans les sols (techniques de cultures simplifiées).
Le président la République mise aussi sur l’agriculture de précision et pour cela sur le recours à la robotisation et au numérique.
La recherche génétique est la quatrième voie à explorer pour augmenter les rendements et produire plus en réduisant l’empreinte carbone. François Hollande renonce toujours aux Ogm de première génération mais « il faut faire avancer la recherche car on a besoin de toutes les innovations », a-t-il déclaré.
A court terme, la réduction des gaz à effet de serre reposera sur le développement des circuits courts, sur la baisse de l’artificialisation des terres, sur des règles commerciales visant à limiter la volatilité des prix par exemple.