 En 2011, les Safer ont vendu les terres qu'elles ont acquises autant au profit de l'agrandissement d'exploitations que de l'installation de nouveaux agriculteurs. (© Terre-net Média) |
Selon la Fnsafer, qui tenait les 22 et 23 novembre 2012 son congrès annuel à Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, le marché foncier 2011, en nombre d’hectares échangés, a augmenté de 8,9 % par rapport à 2010, passant de 485.000 à 528.000 ha.
Les acquisitions des établissements fonciers sont, elles aussi, en forte hausse en 2011 : 86.000 ha, soit 15 % de surfaces supplémentaires. Mais seulement 6.600 ha ont été acquis par préemption.
En nombre de transactions, les Safer ont reçu 213.700 notifications de vente et ont acquis 9.400 biens. Les 6.600 ha préemptés ont porté sur 1.360 biens.
Les Safer interviennent davantage, mais pas au profit de l’installation
Très attachés au rôle des Safer pour alerter sur le gaspillage du foncier agricole, les agriculteurs pourront se réjouir de leur interventionnisme accru entre 2010 et 2011, les surfaces acquises par les Safer ayant progressé presque deux fois plus que l’évolution du marché.
Mais pour juger le bilan d’activité des établissements fonciers, il faut plutôt regarder du côté des attributions de biens et de son évolution. A l’heure où l’accès au foncier pour ceux qui souhaitent s’installer est au cœur des débats, notamment dans le cadre des élections Chambres d’agriculture 2013, force est de constater que le bilan est beaucoup plus mitigé.
Plus mitigé parce que la part des surfaces attribuées pour l’installation d’agriculteurs ne progresse pas. Pire, elle diminue : 200 ha de moins entre 2010 et 2011, pour s’établir à 26.200 ha (31 % de surfaces acquises), et surtout 1.000 ha de moins entre 2009 et 2010.
En fait, la priorité à l’installation affichée par les Safer ne se vérifie plus par les chiffres. Car les établissements facilitent autant l’agrandissement des exploitations que l’arrivée de nouveaux agriculteurs. En 2011, 3.800 exploitations ont bénéficié de 25.600 ha pour s’agrandir, alors qu’en 2009, les terres destinées à l’agrandissement ne s’élevaient qu’à 21.900 ha.
Mais pour quelles activités les Safer revendent-elles donc les terres qu’elles ont acquises ? L’embellie d’activité des Safer semble surtout profiter à la forêt. Les opérations forestières concernent 11.600 ha, soit deux fois plus qu’en 2010.
Outre les activités agricoles et forestières, les Safer facilitent des projets de développement local pour 5.500 ha en 2011 (contre 8.000 ha en 2010), et d’autres en faveur de l’environnement pour 5.000 ha.
Aussi, la Fnsafer a profité de son congrès, dans les Alpes-Maritimes, pour présenter sa stratégie pour les années à venir, afin de « mieux répondre aux besoins exprimés par la société en matière foncière ». Les quatre axes de sa stratégie reprennent à la fois les missions dévolues aux établissements fonciers et les destinations privilégiées des terres qu’ils rétrocèdent.
Quatre axes de progrès pour les années qui viennent
En matière d’observation foncière, leur mission première, les Safer viennent de mettre en place un outil en ligne – vigifoncier.fr – pour éclairer les collectivités sur les dynamiques foncières locales grâce à des indicateurs de suivi.
Les Safer s’engagent, par ailleurs, à poursuivre leurs actions pour installer des jeunes, et surtout « à mettre en place les conditions de diffusion d’information et de concertation élargies à tous les acteurs concernés ».
En matière de développement local, la priorité des Safer consistera à renforcer les partenariats avec les établissements publics fonciers.
Le quatrième axe, enfin, vise à faire connaître les actions en matière de protection de l’environnement et contribuer à « rendre compatible agricuture et environnement ».
