À la MSA, les demandes de primes d'activité explosent

Thierry Manten, vice-président de la MSA, et Pascal Cormery, président, s'inquiètent de la réduction des moyens de l'organisme, imposée par l'État, alors que ce dernier doit absorber un surplus d'activité lié à la crise agricole. (©Terre-net Média)
Thierry Manten, vice-président de la MSA, et Pascal Cormery, président, s'inquiètent de la réduction des moyens de l'organisme, imposée par l'État, alors que ce dernier doit absorber un surplus d'activité lié à la crise agricole. (©Terre-net Média)

Thierry Manten, vice-président, et Pascal Cormery, président de la MSA, s'inquiètent de la réduction des moyens de la MSA imposée par l'Etat alors que la MSA doit absorber un surplus d'activité liée à la crise agricole.
Thierry Manten, vice-président de la MSA, et Pascal Cormery, président, s'inquiètent de la réduction des moyens de l'organisme, imposée par l'État, alors que ce dernier doit absorber un surplus d'activité lié à la crise agricole. (©Terre-net Média)
 

Selon la MSA, qui tenait jeudi 22 juin 2017 sa convention annuelle à Paris, 254 000 demandes de prime d’activité ont été comptabilisées en juin 2017, soit une hausse de 66 % par rapport à juin 2016 : 153 000 demandes avaient été enregistrées. Un afflux dû à la crise agricole auquel les représentants s’attendaient. « Les agriculteurs sont dans un contexte compliqué depuis deux ans avec des crises permanentes », a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse Pascal Cormery, le président de l'organisme. « Nous nous attendions à ce qu'en 2016, plus de 50 % des agriculteurs affichent des revenus en dessous de 350 euros par mois. » Ce chiffre de 254 000 demandes est très élevé par rapport aux 1,2 million de cotisants que compte le régime de protection sociale agricole.

L’afflux de ces demandes, directement lié à la faiblesse des revenus agricoles, a quelque peu submerger les services de la MSA, avec des retards de paiement d’environ un mois et demi pour la prime d’activité.

Par ailleurs, la mutualité sociale agricole s'est engagée auprès de l'État dans une convention d'objectifs et de gestion à supprimer 1 300 emplois et à réduire ses dépenses de 15 % d'ici 2020. Des moyens en baisse qui ne sont pas sans impact sur les prestations aux cotisants. Ainsi, le paiement des pensions de retraites accuse un retard de 4,5 mois. « En général, un futur retraité fait sa demande environ trois mois avant sa date effective de départ. Le retard n’est donc que de un mois et demi », tempère Pascal Cormery.

Vers une professionnalisation du service Agri’écoute

Pour pallier la réduction assurée de ses moyens dans les prochaines années, les représentants de la MSA veulent échanger avec les nouvelles équipes présidentielles et ministérielles pour proposer un élargissement du périmètre d’activité de la MSA. « Nous pourrions toucher davantage de cotisants, notamment les salariés des filiales agroalimentaires de coopératives », explique le président de la CCMSA. Ses représentants veulent faire valoir les principaux atouts du régime de protection sociale agricole : sa fonction de guichet unique et son ancrage dans les campagnes. « Il faut aussi que les nouvelles équipes au pouvoir se rendent compte que la réduction des moyens de la MSA impacte directement nos territoires. À titre d’exemple, la suppression d’une centaine de postes à la caisse de Châteauroux serait catastrophique pour la ville en termes d’emploi. »

Aussi, face à l'augmentation importante du nombre d'appels à la permanence de prévention du suicide Agri'écoute (une moyenne de 100 par mois en 2015 et de 300 en 2016), la MSA s'interroge sur la possibilité de professionnaliser le service jusqu'ici assuré par des associations bénévoles. Cela permettrait notamment d'augmenter le taux de réponse.

Par ailleurs, le service de financement du remplacement des agriculteurs en situation de surmenage, appelé "aide au répit" et doté d'un budget de 4 millions d'euros, peine à démarrer. À la fin mai, seules 600 personnes en avaient bénéficié pour un budget de 900 000 euros. « Nous espérons que d'ici la fin de l'année, nous aurons dépensé cette enveloppe », a assuré Pascal Cormery alors que, selon le communiqué, « 1 000 bénéficiaires potentiels ont été détectés ».

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