Maire de sa commune béarnaise de Lourdios-Ichère depuis 1997, député des Pyrénées-Atlantiques depuis 2002, Jean Lassalle s’est naturellement imposé comme le candidat de la ruralité par son expérience et ses initiatives. Jusqu’à l’âge de 21 ans, il est berger sur l’exploitation familiale. Ses dernières années, il s’est illustré par une grève de la faim pour s’opposer à la fermeture d’une entreprise de son village. Son action aura raison des intentions des dirigeants. En 2013, pendant plusieurs mois, il a parcouru la France à pied pour aller à la rencontre des Français.
Parmi les 17 grands points de son programme présidentiel, Jean Lassalle veut « proclamer les Campagnes de France grande cause nationale ».
Dans ce cadre, qui constitue l’axe central de son programme pour l’agriculture, il veut affecter aux campagnes un « budget de 3 milliards d’euros prélevé sur la Politique agricole commune ». Ces 3 milliards serviront notamment à :
- « changer le mode de rémunération des agriculteurs pour rémunérer moins les volumes et plus les personnes, y compris les conjoints d’exploitants
- subventionner l'investissement quand il réduit la pression sur l'environnement : permaculture, non-labour, séchage en grange, méthanisation,...
- inciter à des négociations sur le partage de la valeur au sein des filières agricoles, en particulier sur les signes de qualité, sur le modèle de l'AOC Comté
- restaurer des quotas laitiers en bovins, ovins et caprins pour rendre de la prévisibilité aux éleveurs ; de même si nécessaire dans d'autres productions
- améliorer la couverture du risque météo pour l’agriculture, en s’inspirant de l'expérience de l'Espagne ».
Par ailleurs, le candidat promet de « prendre plus en compte le respect des animaux dans la labellisation en élevage » et de « moderniser la chaîne de l'abattage et de la boucherie avec un budget de 20 M€ ».
En matière de formations, il veut « renouveler les programmes de l'enseignement agricole, pour les orienter davantage vers la production biologique et le terroir. Il veut faire de l’enseignement « des pôles d'innovation ».
Il est l’un des rares candidats à s’exprimer sur le statut des coopératives agricoles en promettant de « remettre les coopératives agricoles sous la responsabilité directe des exploitants ».
Ses autres mesures mentionnées dans son programme :
- développer le financement participatif de l'agriculture fermière
- maintenir les services publics de proximité, maternité, écoles, Poste... qui fonctionnent
- couvrir tout le territoire en haut débit, et pénaliser les opérateurs en cas de non-couverture
- alléger les normes sur les activités annexes à l'agriculture (location, hébergement, biogaz...) et la charge administrative
- autoriser les collectivités à prendre des mesures de protection du terroir, comme interdire les cultures OGM
- affecter des jeunes du Service National, formés, à l'entretien des forêts, des cours d'eau, des terres en friche
- favoriser l'ouverture de marchés étrangers, comme ceux du Maghreb, à nos productions agricoles
- soutenir les échanges internationaux entre agriculteurs, avec un budget de 3 M€