Veillée d'armes des agriculteurs bretons et normands avant l'entrée dans Paris

« On ne lâchera rien, je pense que les Parisiens nous soutiendront » confie cet éleveur de 29 ans, installé depuis quelques années dans le Finistère et qui a laissé son épouse s'occuper de leurs 170 truies. Parti de son exploitation depuis deux jours et deux nuits, il avoue ressentir une grande fatigue. « Mine de rien des centaines de kilomètres d'autoroute sur un tracteur, surtout quand on ne conduit pas, c'est fatiguant », confie-t-il. « On va se coucher tôt pour être d'attaque demain pour notre entrée dans Paris » poursuit l'éleveur, qui dénote un peu par son accent dans ce rassemblement à dominante bretonne. Il est en effet originaire du Périgord et est devenu Finistérien d'adoption. « Je suis fier de me battre pour nos revendications et je suis fier aussi de ma lutte pour le Finistère », affirme-t-il.

Le convoi de tracteurs, parti mardi de la pointe de la Bretagne, a repris son périple mercredi matin de Rennes puis a traversé toute la Normandie, avec un arrêt en début d'après-midi à Tourville-la-Rivière, une grande zone commerciale au sud de Rouen. Pendant tout le parcours les tracteurs, dont une trentaine étaient normands et venaient de la Manche, ont roulé de 35 à 50 km/h, occasionnant de nombreux ralentissements du trafic de l'autoroute A13.

Se faire entendre

Les véhicules agricoles qui souvent tiraient des bétaillères où les manifestants passeront la nuit, étaient recouverts de banderoles affichant leur colère. « Hollande Ponce-Pilate, Le Foll Judas, ils ont crucifié l'agriculture et ne savent pas ce qu'ils font », « Hollande merci pour ces moments », « Le Foll affole-toi, on arrive », « Convoi agricole en détresse, direction Paris », « Notre métier a un prix », « la mort est dans le pré », pouvait-on lire notamment.

Nombre de tracteurs finistériens avaient accroché à l'arrière la pancarte de leur commune d'origine : Gouézec, Pleben, Plouescat, Lennon, Dol de Bretagne ... A leur arrivée à Douains, tout au sud de l'Eure à quelques kilomètres du dernier péage sur l'autoroute A13 avant Paris, les tracteurs ont fait hurler leurs klaxons. Puis la sono a diffusé des chants bretons pendant que se préparait le dîner, confié à Pierrick Henry, un traiteur de Saint-Renan, à une vingtaine de kilomètres de Brest. « Je prépare environ 150 repas trois fois par jour », détaille M. Henry. « Je fais tout à prix coûtant. Ils m'ont demandé, donc je ne pouvais pas refuser. Et d'ailleurs j'aime ce genre de manifestations », avoue-t-il.

Jeudi à 6h du matin, au péage de Buchelay (Yvelines) la centaine de tracteurs du Finistère et de la Manche devaient être rejoints par des dizaines d'autres venant du Calvados - partis de Caen en début de soirée - de l'Eure et de Seine-Maritime. « On sera à Paris pour se faire entendre » affirme Sébastien Louzaouen, leader des Jeunes agriculteurs du Finistère.

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