« Il y a des pluies qui sont prévues en France. Côté agriculteurs, on nous dit que ce sont des louis d'or qui tombent », a commenté Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage. « Tant qu'il fait froid les plantes n'ont pas besoin d'eau, mais dès qu'elles commencent à repartir, il faut de l'eau pour accompagner leur croissance. En France, on a eu beaucoup d'eau jusqu'à fin février, et depuis plus rien », a souligné M. Vercambre, pour qui cette amélioration des conditions peut expliquer en partie le tassement des cours. Autre élément, la prise de conscience d'un manque de compétitivité par rapport aux voisins d'Europe centrale ou de l'Est, alors que l'Algérie vient d'acheter 200 000 tonnes de blé, des épis qui pourraient venir d'Allemagne ou des pays baltes, selon les différents cabinets d'analystes. Si à Chicago, le blé est beaucoup monté, ces derniers jours, notamment sous l'effet de la flambée des cours du maïs, qui l'a rendu plus compétitif pour les fabricants d'aliments du bétail, « il peut y avoir de la concurrence venant d'autres points où c'est moins cher », comme dans le bassin de production de la mer Noire, « où les cours ont monté mais pas autant », a commenté M. Vercambre.
Les cours restent néanmoins très volatils, notamment en raison de l'inquiétude relative aux conditions de production du maïs au Brésil, très sèches dans le sud du pays. La volatilité est d'autant plus présente que la dernière échéance de l'ancienne campagne se rapproche de sa clôture et que, comme souvent, des opérateurs qui ont spéculé à la baisse, sont amenés à solder leurs positions dans la douleur : « comme le marché ne va pas à la baisse, ils sont obligés de solder leurs positions et de racheter », a commenté M. Vercambre.
Peu avant 13h30 (11h30 GMT) sur Euronext, la tonne de blé tendre progressait de 3,50 euros sur l'échéance rapprochée de mai à 254,75 euros, et reculait de 4,25 euros sur l'échéance de septembre à 222,50 euros, pour environ 11 400 lots échangés. La tonne de maïs, elle, reculait de 50 centimes sur l'échéance de juin à 236 euros, et de 75 centimes sur l'échéance d'août à 228,25 euros, pour environ 140 lots échangés.