 (© Ocde/Fao) |
Les ratios stocks/production des principaux produits seront, certaines années, en dessous des cotes d’alerte; ce qui ne pourra qu’entretenir la volatilité des prix.
Tendanciellement, l’Ocde, organisation économique d’inspiration très libérale, s’attend à ce que les prix nominaux des produits de base progresse au cours des dix prochaines années. Supérieurs de 10 à 30 %, en moyenne, à ceux de la décennie écoulée, les prix réels (corrigés de l’inflation) devraient cependant rester stables ou baisser. L’agriculture est de plus en plus étroitement liée aux marchés de l’énergie.
La hausse du prix du pétrole, un facteur déterminant
Les prévisions établies par l’Ocde reposent des prix du pétrole plus élevés que ceux retenus l’an passé (25$ en moyenne). Cette hausse des prix du pétrole est un facteur déterminant de l’augmentation prévue des prix des produits agricoles de base, car elle rejaillit sur certains coûts de production, mais favorise aussi un accroissement de la demande de biocarburants et des produits agricoles utilisés pour les fabriquer.
Le niveau des prix ne stimulera pas en revanche la production agricole faute de terres et de moyens de production disponibles. L’Ocde prévoit même un ralentissement de la croissance de la production. Estimée à 2 % par an au cours des dernières décennies, elle va se tasser pendant les dix ans à venir pour s’établir à 1,7 % par an. Dans ce contexte, « les perspectives suggèrent d’accorder une plus grande attention au renforcement de la croissance durable de la productivité agricole ».
La hausse de la productivité pour contenir les prix alimentaires
Pour les quarante prochaines années, l’Ocde rappelle que la production agricole devra augmenter de 60 % pour répondre à la demande croissante de produits alimentaires. « Cela revient à produire 1 milliard de tonnes de céréales et 200 millions de tonnes de viande en plus par an à l’horizon 2050, par rapport aux niveaux de 2005/07. » « Il faudra par ailleurs accroître la production pour fournir les matières premières nécessaires à la fabrication de quantités croissantes de biocarburants. »
Globalement, la possibilité d’augmenter les surfaces agricoles est limitée. Selon les projections, la superficie labourable totale n’aura gagné que 69 millions d’hectares (moins de 5 %) en 2050. La hausse de la production devra donc être assurée par une amélioration de la productivité, comme ces 50 dernières années.
La hausse de la productivité est la réponse la plus appropriée pour contenir les prix alimentaires, compte tenu de l’aggravation des contraintes de ressources, et pour réduire l’insécurité alimentaire mondiale.
A moyen terme, les gains de productivité pourraient provenir en premier lieu d’une réduction du retard des pays en développement dans ce domaine Mais, dans le même temps, une grande partie de la hausse de la production de végétaux utilisables comme matières premières serait sans doute consacrée à la fabrication de biocarburants.
