Des médecins et scientifiques français appellent à mieux réglementer l'hexane

Alors que les maladies neurodégénératives et « les troubles endocriniens tels que l'obésité infantile et l'infertilité masculine » augmentent en France, et que « l'épidémie de maladies chroniques » représente déjà les deux tiers des remboursements de l'Assurance maladie, il faut « réduire à la source et dans l'assiette les risques pour la santé publique », font-ils valoir.

Or l'hexane, un solvant issu de la distillation du pétrole utilisé pour l'extraction des huiles végétales (soja, tournesol, colza), est un « neurotoxique avéré, toxique pour le système reproducteur chez l'homme et la femme, et perturbateur endocrinien (qui) fait depuis dix ans l'objet d'alertes de l'Anses et de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) ».

« Nous, médecins, scientifiques, chercheurs, mutualistes et acteurs de la santé, ne pouvons tolérer que nos assiettes soient contaminées par ce neurotoxique reprotoxique », affirme ce texte signé notamment par Jean-Louis Dufloux, président de France Parkinson, Mathilde Touvier, directrice de recherche à l'Inserm, Laurence Huc, toxicologue, directrice de recherche à l'INRAE, le nutritionniste Serge Hercberg et Guillaume Coudray, auteur du livre « De l'essence dans nos assiettes » (La Découverte).

Ils appellent à « réduire l'exposition des Français à l'hexane » en révisant les seuils autorisés, voire en l'interdisant au profit d'alternatives « mécaniques ou biosourcées et biodégradables » utilisées dans le bio.

Cette substance « provoque des atteintes irréversibles du système nerveux périphérique », a établi l'Agence sanitaire (Anses) en 2014. L'INRS a confirmé qu'une « exposition chronique entraîne des polynévrites périphériques pouvant évoluer vers des paralysies », tandis que l'Agence européenne des produits chimiques l'a reclassée en « neurotoxique avéré » en 2024, rappelle la tribune.

Le 22 septembre, un rapport de Greenpeace a montré la présence de résidus d'hexane dans 36 produits alimentaires (huiles, beurre, laits, poulet) sur les 56 testés, à des quantités inférieures aux seuils règlementaires. Mais ces quantités, « obsolètes et peu contraignantes », se fondent sur des études fournies par les industriels en 1995, a souligné l'ONG, demandant l'interdiction de l'hexane.

Mardi, l'ONG a réagi à la publication de cette tribune en exhortant « les pouvoirs publics à écouter les scientifiques et à réagir rapidement face à ce scandale sanitaire ».

« Le message de cette tribune est clair: l'utilisation de l'hexane dans l'industrie agro-alimentaire est un enjeu de santé publique majeur », souligne Sandy Olivar Calvo, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace, citée dans un communiqué.

La Commission européenne a chargé en mai l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) de réévaluer « la sécurité de l'utilisation de l'hexane » dans l'agroalimentaire, qui doit faire l'objet d'une prochaine mission d'information parlementaire en France.

Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole

Réagir à cet article