Manitou : « Des solutions robotisées avec plusieurs avantages »
L’augmentation constante de la taille des exploitations et l’optimisation des rendements entraînent le développement de bâtiments de stockage de matières agricoles plus élevés. D’où un intérêt croissant pour les solutions télescopiques (hauteur de levage) à forte capacité 4-6 tonnes (débit de chantier) avec des accessoires haute productivité (godet, pince balles, lame remonte tas). L’industrialisation de l’agriculture permet à l’agriculteur de toujours mieux maîtriser ses dépenses en recherchant le meilleur TCO (coût total) machine.
La pénurie de main d’œuvre entraîne, elle, une évolution de l’utilisation de machines polyvalentes (multi-tâches) vers des machines plus spécialisées (mono-tâche), notamment sur certaines applications répétitives. On se dirige aussi vers des solutions robotisées avec plusieurs avantages : disponibilité 24/24h et 7/7j, aucun besoin de confort, utilisation d’énergies alternatives comme l’électrique ou l’hydrogène, récolte de données permettant à l’agriculteur d’optimiser le pilotage de son exploitation (température, hygrométrie, niveau de stock…). »
JCB : « D’autres carburants pour la gamme lourde »
« Les exploitations poursuivent leur mécanisation pour toujours plus de productivité mais aussi pour faire face à la pénurie de main d’œuvre. Les machines sont donc de plus en plus performantes : plus de hauteur de levage, plus de puissance, plus de vitesse. Et la capacité des godets suit cette évolution. JCB a d’ailleurs dans sa gamme, en exclusivité, un Telescopic qui monte à 50 km/h. Le télescopique est le matériel le plus polyvalent de tous. Il restera donc le matériel phare des exploitations de grandes cultures.
La stratégie de JCB en termes de motorisation est de proposer des versions électriques sur ses gammes compactes, de par leur usage versus leur autonomie. Pour les matériels de la gamme lourde, JCB travaille sur d’autres carburants. JCB propose également pour ces clients grandes cultures, un Fastrac répondant particulièrement aux exigences du type d’exploitation : confort, sécurité, polyvalence, vitesse sur route et aux champs. La machine est exploitable 365 jours par an. »
Merlo : « Un rapport poids/puissance/autonomie plus complexe pour l’électrique »
« Les ventes de notre Multifarmer progressent, grâce à la possibilité de réaliser avec une seule machine des tâches jusqu’alors réservées à des télescopiques ou des tracteurs standards.
Nous travaillons évidemment sur le développement de nouvelles motorisations. Nous avons développé un modèle compact 100 % électrique offrant la meilleure autonomie du marché et avons dévoilé, en octobre 2023, un nouveau concept de moyenne capacité, le TF43.7 e (4,3 tonnes, 7 mètres). Ce dernier est plus complexe à concevoir du fait du rapport poids/puissance/autonomie pour cette catégorie. Il est encore en phase de développement mais pose les premiers jalons d’alternatives au thermique.
Les coûts de développement de ces technologies ne nous permettent pas encore de proposer des tarifs équivalents aux modèles thermiques. Nous continuons donc à améliorer les produits existants, afin de réduire leur consommation en carburant et de les rendre les plus efficientes possible. »
Kramer : « La manutention agricole se professionnalise »
« Avec l’augmentation de la taille des exploitations agricoles et le peu de personnel disponible, notre KT 457 (4,5 tonnes, 7 mètres) est de plus en plus demandée. Cette machine possède la même cinématique qu’un KT 407 mais implantée dans une plateforme plus imposante et plus résistante qui permet d’utiliser des accessoires plus imposants et ainsi réduire les temps de manutention. Il correspond à la tendance de machines plus grandes et plus puissantes.
La manutention des matériaux se professionnalise : on passe du tracteur avec chargeur frontal aux machines spécifiques. Dans l’agriculture, l’accent est mis sur les télescopiques en raison de la hauteur des piles et de la portée.
Même si l’électrification devient un thème de plus en plus important, le 0 émission et les machines électriques séduisent objectivement peu de clients dans le domaine agricole, surtout à cause du surcoût financier et du manque d’aide à l’investissement. C’est surtout le segment compact qui est concerné par l’électrique aujourd’hui. »
Bobcat : « La faible autonomie des machines électriques est un frein »
« Nous constatons que les petites fermes sont de plus en plus rachetées par les grosses exploitations. Il va y avoir un manque accru de main d’œuvre, comme pour la construction. Pour répondre aux difficultés, les chariots télescopiques devraient être privilégiés grâce à leur polyvalence et leur portée et leur hauteur de levage importantes.
Vraisemblablement, très peu de fermiers sont prêts à passer à l’électrique. Ils y accordent très peu d’intérêt aujourd’hui lorsqu’on en discute avec eux. Le flop des télescopiques à Agritechnica en est l’illustration. La faible autonomie des machines électriques est clairement un frein à leur productivité aujourd’hui. »
Massey Ferguson : « La limite à toujours plus de volume, c’est l’adhérence »
« Nous ne sommes pas certains qu’il y ait une volonté de toujours plus de volume et de hauteur. La limite, après, c’est l’adhérence. Il faut pouvoir continuer à monter dans le tas. Il y a aussi la limite du châssis, en termes d’accessibilité, de visibilité et surtout de maniabilité.
Pour la paille, nous constatons un retour du chargeur frontal. Nous en montons de plus en plus sur nos tracteurs 8S. Notre système E-Loader offre un contrôle intuitif, il permet par exemple la pesée automatique en mouvement et offre des automatismes dans les mouvements, comme le secouage du godet. Les télescopiques, au champ, c’est compliqué dans des conditions humides. Le tracteur offre plus de confort et reste un atout en matière de manutention.
Pour l’électrique, la question, au fond, c’est Quelle autonomie le client attend-il ? C’est ce qui conditionne son développement. »
Claas : « Les solutions électriques sont clairement envisagées »
« L’augmentation des tailles d’exploitations et la pénurie de main d’œuvre conduisent à faire plus avec moins. La polyvalence du chargeur télescopique s’impose. Plusieurs axes sont pris en considération chez Claas avec la recherche de performance (optimisation de la machine grâce au Cemos), les automatismes (comme le repositionnement automatique du godet) et l’augmentation du confort. Claas étant aussi fabricant français de presse, nous développons aussi des solutions qui prennent en considération la manutention en amont.
Nous avons exposé le premier Scorpion électrique à Agritechnica, un modèle avec un mât de 7 mètres et 3,2 tonnes de capacité. Les solutions électriques sont donc pour ce genre d’exploitation clairement envisagées car productives et économiquement viables. En attendant leur commercialisation, le thermique reste la référence. Il a d’ailleurs fortement évolué sur les aspects dépollution et consommation. Depuis octobre 2023, tous nos moteurs sont ainsi compatibles HVO. »

New Holland : « L’électrification ouvre la voie à l’automatisation »
« En France, le nombre d’exploitations de plus de 200 hectares a augmenté d’un tiers entre 2010 et 2020. En grandes cultures, la surface moyenne est de 83 hectares. Les chiffres laissent à penser que le dimensionnement des matériels de manutention va augmenter, tout en gardant une diversité à l’image des exploitations agricoles françaises.
Nous sommes pionniers de la propulsion alternative, notamment avec une première mondiale en tractopelle électrique. L’électrique permet une réduction jusqu’à 90 % sur les coûts d’exploitation, une diminution jusqu’à 90 % sur les nuisances sonores et zéro émissions. Ses avantages supplémentaires sont la maniabilité, la sécurité et la connectivité et la disponibilité des données. L’électrification ouvre la voie à l’automatisation et à l’autonomie. »
Dieci : « Le thermique a encore un bel avenir devant lui »
« Au départ, les clients utilisaient le tracteur chargeur pour tout faire. Avec le grossissement des exploitations, le télescopique progresse car les gens investissent dans un engin spécialisé dans la manutention et le tracteur chargeur reste en complément. On voit également se développer des télescopiques de grosse capacité, des godets de 5 à 6 tonnes, pour plus de rendement. Après, l’avantage de la chargeuse, c’est la visibilité ; l’avantage du télescopique, c’est la hauteur de levage
Concernant la motorisation, le thermique a encore un bel avenir devant lui car l’électrique se développe tout juste sur les machines compactes et plutôt dans l’élevage avec une machine qui sert tous les jours. Néanmoins le développement de la méthanisation et du photovoltaïque encourage à l’électrification des matériels. Reste à voir plusieurs problématiques : prix, disponibilité des composants, autonomie de travail, temps de charge et vieillissement des batteries. »
Weidemann : « Préserver la santé et la motivation des utilisateurs »
« Les grandes exploitations agricoles continueront à se développer. De plus, dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, les conducteurs doivent souvent changer d’engin : il est donc particulièrement important que les machines aient un concept de commande uniforme et, si possible, explicite et basé sur la couleur. Le système d’assistance à la conduite, l’ergonomie de travail et le confort sont primordiaux dans la mesure où le conducteur passe habituellement plusieurs heures par jour dans la cabine. La santé et la motivation des utilisateurs sont ainsi activement préservées.
L’utilisation de machines fonctionnant sur batterie est encore négligeable pour les télescopiques moyens ou grands, car la puissance demandée pour ces tailles ne correspond pas actuellement aux possibilités techniques. Pour les grandes exploitations agricoles, les chargeurs électriques sont donc plutôt intéressants en tant que deuxième machine pour les petits travaux ou le transport de matériel. »