Haies
Plus de 300 m, en altitude, financés par le plan France Relance

Elise
Élise Pêcheur a planté 135 m de haie pour un montant de 500 € de plants et matériel de protection. Le travail du sol a coûté 250 € dont 162 € pris en charge par l’aide. (©Terre-net Média)

Aubépine, alisier blanc, bouleau, cornouiller sanguin, fusain d’Europe, néflier, poirier commun, prunier domestique, prunellier, etc., la liste des arbres qu’Élise Pêcheur a plantés pour sa haie est longue.

Agricultrice dans le Cantal à 750 m d’altitude, elle a profité du programme « Plantons des haies ! » du plan France Relance en 2021. Elle a déjà mis en place 135 m de linéaire de haie et compte en réinstaller 180 m d’ici la fin 2022.

« J’ai appris l’existence du programme par le bouche à oreilles. Avec une dizaine d’agriculteurs, nous avons effectué une journée de formation en octobre 2021 avec la Chambre d’agriculture du Cantal pour avoir les bases de la plantation, puis durant une après-midi en décembre, nous avons récupéré nos plants », explique-t-elle.

Ces derniers ont été achetés en commun, pour une économie d’échelle, à un pépiniériste situé volontairement en altitude, afin de sélectionner ceux adaptés au climat. Certains agriculteurs ont effectivement leurs parcelles à plus de 1 000 m.

Une aide de 100 % des investissements, sous barème

« Nous payons les plants à l’avance, mais nous avons une aide sous forme de remboursement de la somme avancée. J’ai reçu un premier acompte de 30 % en avril 2022, ce qui demande de gérer sa trésorerie quand même. En parallèle, nous avons une obligation de résultat. Si un plant meurt, il nous revient de le remplacer, sans aide financière. Un contrôle sur place aura lieu dans quelques mois et nous aurons alors le complément de l’aide », souligne Élise Pêcheur, installée en 2021.

Barème national haies
Barème national pour le remboursement des frais investis dans la plantation d’une haie. (©Programme Plantons des haies)

Venant de Normandie et ancienne assistante maternelle, après un parcours comme chauffeuse de camion, elle est arrivée dans la région avec son mari, à la suite d’un coup de cœur pour les lieux. « Mon mari, chauffeur, en avait assez d’être sur les routes depuis plus de 20 ans. Avec les enfants, cela devenait compliqué. Nous avons choisi de venir vivre ici. Maintenant, il est cantonnier à la mairie et moi je suis salariée, à temps partiel, dans une Biocoop en parallèle de mon exploitation », raconte Élise Pêcheur.

Son projet est de monter une ferme pédagogique et de produire des petits fruits (fraises, framboises, groseilles, camerises, cramberries) dans une parcelle d’agroforesterie comprenant des bouleaux pour l’ombrage et le maintien de l’humidité en été. En hiver, elle espère, avec sa haie, couper les vents d’Est et freiner la descente des températures.

Favoriser la biodiversité et freiner les écarts de température

L’exploitation comprend 10 ha de SAU, avec un parcellaire d’un seul tenant mais très en pente. Elle souhaiterait vendre également des œufs, mais elle a identifié une concurrence déjà bien présente.

Haies
Sur cette parcelle, la haie vise à protéger des vents d’Est les plantations de petits fruits et à freiner la chute des températures en hiver. (©Terre-net Média)

« Il y a beaucoup d’infestations de campagnols ici et mon idée, avec ces haies, est de favoriser aussi la biodiversité pour accueillir un maximum de prédateurs de ces ravageurs, quitte à mettre aussi des nichoirs, tout en protégeant mes poules bien sûr ! », affirme Élise, qui s’est pris aussi de passion pour les chèvres.

Elle a d’ailleurs protégé sa haie et sa parcelle de petits fruits avec de la clôture à mouton, « même si une clôture d’1,50 m de haut serait préférable pour les chevreuils », souligne-t-elle. Le bois n’est pas loin. Tous les arbres ont été protégés, y compris sa parcelle de noisetiers (24 plants). Pour le moment, il n’y a pas de dégâts. « Pour les bovins, il vaut mieux clôturer avec un fil électrique à 1,50 m de la haie environ », précise-t-elle. Les 135 m de linéaire ont été plantés en deux jours. « Le plus pénible à installer fut la bâche biodégradable », rapporte Élise Pêcheur. Cette dernière a coûté pour les deux projets de haies environ 200 €.

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