Réunis ce 21 mai 2015, tous les membres du comité national de la Confédération paysanne élus à Saint-Jean-Pied-de-Port il y a tout juste un mois ont renouvelé leur secrétariat national. Le nouvel exécutif du syndicat (voir encadré), renouvelé pour deux ans, compte trois nouveaux agriculteurs. Si les membres du comité national représentent l’ensemble du territoire, les sept membres du secrétariat national, dont figurent trois femmes, sont tous installés dans le Sud de la France, « mais nous représentons une plus grande diversité de productions », soulignent-ils. L’éleveur de la Loire Laurent Pinatel, rempile pour deux ans en tant que porte-parole du syndicat.
Pour ce nouveau mandat, les nouveaux représentants comptent se focaliser sur la mise en œuvre de leur rapport d’orientation. Objectif : garder en ligne de mire les enjeux sociétaux des différentes problématiques agricoles, avec le maintien de l’emploi paysan. « On constate depuis des années que l’industrialisation de l’agriculture réduit inexorablement le nombre d’agriculteurs et plus généralement détruit l’emploi agricole », martèle Laurent Pinatel, qui dénonce une fiscalité qui « favorise la surcapitalisation des exploitations au détriment de l’emploi ».
Parmi les sujets d’actualité abordés, les déclarations Pac inquiètent particulièrement les producteurs. « De nombreux agriculteurs sont inquiets sur le montant d'Ichn qu'ils vont recevoir. Tout est fait à l’aveugle. »
Concernant la filière viande bovine, la Confédération paysanne dénonce l’absence de réel changement de politique. « Ce n’est pas en massifiant les opérateurs de l’aval qu’on va offrir des prix rémunérateurs aux éleveurs ! »
Le prix du lait aussi inquiète les représentants syndicaux. « La faiblesse de l’euro limite la casse, pour le moment », expliquent-ils. Les éleveurs craignent le spectre d’une nouvelle crise profonde. « On risque de perdre en 2015 ce que nous avons eu en 2014 et 2013 avec la relative bonne tenue des prix. »
« Toutes les politiques publiques sont aujourd’hui faites pour faciliter l'accaparement des moyens de production aux mains de quelques-uns », résument les producteurs, ciblant toujours les « fermes-usines » et en particulier la « ferme des 1.000 vaches » dans la Somme.
C’est d’ailleurs devant le site de cette ferme à Drucat que la Confédération paysanne compte se rassembler le 30 mai prochain, un an jour pour jour après la libération de représentants du syndicat retenus en garde à vue après le premier « démontage » du site. « Lors de ce rassemblement, avec l’association Novissen, nous allons aussi défendre la liberté d’expression et syndicale. »